C’est il y a une semaine maintenant que le groupe français Fuzzy Grass a fait son retour. Cinq ans après le très bon 1971, le quatuor aux accents du sud mais surtout 70s passe la deuxième avec la sortie de The Revenge of the Blue Nut. Un nouvel album qui, on va le voir, poursuit le travail de son prédécesseur et qui est publié par le label allemand Kozmik Artifactz.

Avant d’appuyer sur play pour découvrir cette nouvelle sortie, pressons délicatement le bouton rewind et revenons un peu sur les événements qui ont marqué la vie du groupe depuis 2018. Au moment de soutenir 1971, la route a plutôt bien été tracée : tournée d’automne fin 2018, retour sur scène au printemps et à l’été suivants… Fuzzy Grass a su promouvoir son premier album un peu partout en France, franchissement même le Rhin pour aller prêcher la bonne parole du fuzz chez nos voisins allemands en 2019. Et soudain, vous vous en doutez, le coup d’arrêt. 2020, le covid, la fermeture des salles, les confinements répétés. La chose arrive alors qu’en Décembre 2019, trois mois avant l’enfermement général, Fuzzy Grass nous partageait des nouvelles de l’enregistrement du successeur à venir de 1971. Cinq jours au Studio de la Trappe à côté de Toulouse, de l’enthousiasme chez eux comme chez nous…et puis plus rien. Boum, silence radio pendant plus d’un an. Le projet d’album comme le groupe se font discrets.

Il faudra attendre début 2021 pour que les Fuzzy Grass refassent parler d’eux. Au détour d’un post Facebook, le groupe espère que la disette est enfin terminée et que leur nouvel album va enfin sortir. « Nous avons pris notre mal en patience« , nous assurent-ils, et nous avec. Ce n’est pourtant qu’un an plus tard que la machine va enfin s’emballer. Enfin véritablement de retour, ils nous offrent de quoi répondre à l’attente avec une live session d’un de leurs nouveaux morceaux. Living in Time est ainsi devenu le premier extrait de ce futur album tant attendu et tant reporté. Et l’entrée en matière ne trompe pas : oui, Fuzzy Grass est bien de retour !

Avec ce premier titre, le groupe souligne un élément d’importance, à savoir sa constance. Tout au long des 7min30 que dure cette chanson, les voilà qui assurent la filiation avec 1971. Tout le son que ce précédent album avait permis de construire est ici retrouvé, quasi tel quel, inébranlé par les péripéties des années qui les ont séparés. Ce qui va ressortir le plus de cet avant-goût, c’est ce groove caractéristique qui animait les précédentes compositions du groupe. Porté par la batterie toujours aussi entourée de l’aura de Ginger Baker et par cette basse qui lui colle toujours de si près, ce groove-là nous remonte aux oreilles pour le plus grand plaisir. Je pourrai aussi vous parler de la guitare et du chant, mais gardons-en nous un peu sous le coude pour après, quand on entrera dans le vif du sujet.

Le fait est qu’à partir de là, Fuzzy Grass ne compte plus s’éclipser dans on ne sait quelle grotte pyrénéenne pour encore une année de silence radio. Bien au contraire, il s’agit de se rappeler au bon souvenir du public et, pour cela, le groupe va tailler la route. Une tournée d’été viendra assurer que le message passe bien, puis une autre entre Mai et Août derniers. Et au milieu de tout cela, enfin, l’annonce du nouvel album ! Il aura fallu attendre presque 4 ans depuis les premiers signes d’enregistrement mais il est enfin là ! Accompagnée d’un nouvel extrait, Insight, l’album se dévoile sous toutes les coutures : titre (The Revenge of the Blue Nut), pochette mais aussi label pour l’éditer. Les Fuzzy Grass ont en effet signé chez Kozmik Artifactz, label allemand qui a notamment édité et/ou distribué des albums de Domadora, The Heavy Eyes, Brant Bjork ou encore DeWolff…

Les Fuzzy Grass en Mai dernier

Living in Time, que je mentionnais plus haut, à la lourde charge d’ouvrir l’album. A l’écoute du single quelques mois avant la parution de Blue Nut (permettez moi cette abréviation du titre), on aurait d’ailleurs eu bien raison de se dire que telle était sa place. Cette chanson a en effet tout de ces morceaux qui tissent des liens, un pont même entre un album et le suivant. Living in Time, c’est l’essence du premier opus de Fuzzy Grass qui se concrétise de nouveau, avec ce groove dont on parlait plus haut.

Un groove assuré par une section rythmique à toute épreuve, redoutable en réalité, et sur laquelle la guitare de Laura a toute latitude pour s’exprimer. Elle dont les intonations « hendrixiennes » se font de plus en plus entendre. On la comprend : difficile en étant guitariste d’un groupe psych 70s ne pas se laisser tenter par l’influence de Jimi Hendrix tant ce dernier a contribué à forger ce son si caractéristique. Mais ce qui va empêcher la guitariste de Fuzzy Grass de « seulement » jouer comme une Hendrix moderne (ce qui n’est pas rien, déjà), c’est que cette influence remonte plus loin que ce seul guitariste et plonge en réalité dans les racines de ce qui a fait le son de ce dernier. Mais j’y reviendrai.

D’ici là, et toujours dans cette idée de filiation entre cet album et son prédécesseur, on notera également la façon dont Audric renouvelle au chant ce qu’il proposait auparavant, toujours en s’efforçant de maintenir cet équilibre entre parties envolées et instants plus posés, conférant au tout cet aspect volontiers incantatoire que le chanteur entretient de long en large, jusque sur scène en définitive.

Il renoue également avec ses fameuses « strange machines« , telles qu’elles sont créditées sur l’album – ici un thérémine -, et qui gagnaient progressivement en ampleur sur 1971. Living in Time se pare alors de tout ce qui faisait l’intérêt de ce précédent album. Il en résume l’intention et les finalités dans chacun des aspects de la musique de Fuzzy Grass, qui s’accorde toutefois ici quelques variations dont ce solo de batterie que John Bonham n’aurait sans doute pas renié (on pense immédiatement à Moby Dick) et qui rappelle, conjointement à la façon dont la guitare fait son retour par dessus, que Led Zeppelin n’est jamais bien loin.


Mais si Living in Time aura fait office de rappel de l’épisode précédent, les Fuzzy Grass n’ont pas l’intention de nous offrir une simple redite sur Blue Nut. L’ambition est affirmée dès le deuxième morceau de l’album, I’m Alright, dont le ton est déjà différent. Le groupe plonge ici dans d’autres eaux, puisant à d’autres sources musicales de quoi forger un son un tant soit peu renouvelé. Si 1971 en son temps ne manquait déjà pas de morceaux volontiers plus posés, sinon mélancoliques, l’ouverture de celui-ci laisse entrevoir autre chose encore, quelque part entre les ballades « à la Led Zeppelin » et un blues peut-être plus assumé qu’auparavant et même teinté d’un soupçon jazzy qui ne manque pas de faire son effet en dépit de sa discrétion.

On pourrait se dire que Fuzzy Grass s’était déjà livré à cet exercice avec The Winter Haze sur son précédent album mais le résultat est ici différent. Là où cet autre titre flirtait sans cesse avec des sonorités heavy malgré tout, alourdissant son atmosphère générale d’un riff appuyé et optant en cela pour un psyché plus lourd et ambiant, I’m Alright fait plutôt le choix d’une constance dans le blues, reléguant un temps les tons les plus psych (voire même funk, en tous cas les plus 70s) du groupe pour quelque chose qui s’ancre véritablement dans le blues donc et dans ses variations.

Même lorsque le titre décolle à l’approche de sa troisième minute, c’est moins pour revenir vers le psych habituel de la formation que vers une sorte de hard blues. C’est gras, ça ne s’encombre de rien et ça va droit au but. On se dit alors que Fuzzy Grass n’a jamais tout dit de ses horizons musicaux et de son potentiel. Se révélant sous un nouveau jour, leur musique renvoie donc à ces autres inspirations notamment dans le solo de Laura à la guitare qui, tout en s’attachant à ses accents hendrixiens qui font l’une des pattes de Fuzzy Grass et que je mentionnais plus haut, va convoquer à elle – consciemment ou non – les influences qui furent celles de Jimi lui-même.

On entend résonner, dans une vision moderne, digérée et libérée de toute nécessité de trop y coller, les sons de Chuck Berry, B.B. King ou John Lee Hooker derrière ce solo. Laura s’approprie en cela moins Hendrix et son jeu que tout l’arbre généalogique musical qui a conduit jusqu’à lui, un peu de la même manière (mais dans un autre style) que l’immense Stevie Ray Vaughan en son temps.

En conséquence de tout cela, les premiers instants de ce nouvel album posent les bases, un peu de la même manière que les Howard le faisaient avec leur Event Horizon il y a près d’un an : Fuzzy Grass est de retour, ils sont fidèles à eux-mêmes mais jamais enchaînés à des sons qu’ils refuseraient de changer.

299105917_456528506482913_7766739827507800719_n
Audric sur scène en Juillet dernier. Photo : Julien Argence

The Dreamer confirme l’affaire, emmenant encore le groupe autre part. A mon sens, c’est le titre sur lequel Audric va le plus tacher de revoir sa proposition, ou plutôt de se l’approprier de nouveau pour lui apporter de nouvelles nuances, que ce soit en tant que chanteur ou en tant que maître de ses précieuses strange machines. Ce qui lui offrira cette opportunité sur The Dreamer, c’est en grande partie la mélodie que ses trois comparses mettent totalement à son service. Dans une élégante discrétion, guitare, basse et batterie se mettent intelligemment en retrait, moins pour s’effacer que pour devenir des soutiens de choix pour leur chanteur. Elles livrent en effet un socle indispensable pour qu’il puisse s’exprimer. A lui alors de le faire avec talent. Si son style reste globalement le même (on n’espérait pas autre chose d’ailleurs), il s’efforce de l’employer à d’autres fins. Plus posé, réfrénant les instants d’envolée qui font sa marque de fabrique, il amène une force nouvelle à son chant, en harmonie avec ses instrumentistes. Ici moins rocailleux, Audric contribue pleinement sur cette piste à l’atmosphère onirique que le titre-même de la chanson suggère d’emblée. Et lorsque Laura, Thomas et Clément accélèrent le tempo, ils lui offrent un tremplin idéal pour continuer le travail ainsi entamé.

Je vois finalement en The Dreamer l’occasion pour Audric de souligner une assurance qu’il a gagné, une confiance en lui-même qui l’autorise à ne pas être « que » ce chanteur à coffre qui brillera par des prouesses vocales faites de grands envols et de puissance brute. Finalement, c’est encore une fois le blues qui revient à la charge ici, comme s’il était impossible de faire taire cette espèce d’instinct primal qui nous renvoie toujours à lui qui fut la base de tout ce que le rock a à proposer depuis les années 1950.

Je pense que si Fuzzy Grass a clairement eu cette envie de jouer sur les codes de ce genre avec Blue Nut, c’est moins consciemment qu’ils en ont tiré de nombreux aspects, une part plus importante qu’attendue de son long et sinueux héritage. Nourri des apports qui lui ont été faits dans les années 1960 (on pense par exemple à l’envouté et envoutant Joe Cocker, auquel Audric me fait d’ailleurs penser parfois sur scène), ce blues se marie ici avec grâce à l’identité de Fuzzy Grass. On n’en est alors qu’à la moitié de l’album mais on sait déjà que le groupe a réussi son coup, celui de faire son come back sans se laisser entraîner dans la facilité ou la simple répétition des compositions passées, écueil pourtant dangereux au moment de sortir un deuxième album.

The Revenge of the Blue Nut est donc enclin à renouveler l’ambiance générale chez Fuzzy Grass mais le groupe n’a pas vocation non plus à totalement changer de direction. Bien au contraire, les ingrédients essentiels de sa musique demeurent indétrônables et les velléités bluesy des chansons du début ne l’ont d’ailleurs jamais masqué.

367985582_731668052302289_3565573605011456604_n
Le groupe sur scène en Août dernier. Photo : Will Dum

Insight va d’ailleurs avoir ce rôle, en milieu d’album, celui du morceau qui va ramener tout le monde aux bonnes vielles habitudes. Marquant un retour au son classique de Fuzzy Grass, voilà un titre qui va pleinement mettre en avant ce groove que j’évoquais plus haut et qui est irrémédiablement inscrit dans les gènes du groupe. Ce sont donc les fondamentaux qui vont être mis à l’honneur ici. Toute en ruptures de rythmes bien amenées, mêlant les effets chers à la formation et y adjoignant même les plages d’un orgue dont Audric s’emploie à faire sortir une chaleur supplémentaire, la chanson repose pour l’essentiel sur la complémentarité inébranlable entre la basse et la batterie. Thomas et Clément s’associent en effet avec force pour conférer à Insight son socle encore une fois, fait d’une rythmique éfrénée et nécessaire pour que Laura puisse de son côté s’amuser à colorer l’ensemble d’un riff plus funky que bluesy cette fois-ci.

D’ailleurs, comment ne pas mentionner son solo ? D’une grande qualité (sans doute est-ce le meilleur de cet album), il permet à Insight de véritablement marquer l’oreille en réussissant à être à la fois acéré et d’une douceur mélodique indéniable. Véritable bonbon acidulé, ce solo est clairement une des pièces maîtresses de Blue Nut. Mais il convient de bien se rendre compte que si douée que soit Laura et si bon que puisse être ce solo (impossible de remettre cela en question, c’est un fait !), c’est aussi (et surtout ?) grâce à ses compagnons de rythmique que tout cela va tant saisir l’auditoire. Il ne prend à mon sens son envergure qu’en relation étroite avec la basse et la batterie.

Implacables, Thomas et Clément font office de locomotive sur ce titre et emmènent le tout sur les rails d’un rock enjoué et aussi enthousiaste qu’enthousiasmant. Il convient même, je pense, d’accorder ici une mention particulière à Thomas. Le bassiste délivre son jeu qui a certes déjà prouvé sa valeur mais qui est ici saisissant. Tantôt drastiquement calé sur la batterie, tantôt plus en soutien du riff de la guitare, il devient un pont qui relie l’ensemble et l’unit avec harmonie.

C’est alors l’aura d’Atomic Rooster qui règne ici et qui permet à cette chanson de raccrocher les wagons au train psych de Fuzzy Grass. Non pas qu’il faille nécessairement toujours comparer les parutions de groupe récents avec les œuvres de formations passées mais l’importance du groupe britannique n’est pas anodine. Guidant depuis toujours la musicalité propre de Fuzzy Grass mais sans jamais les enfermer dans le mimétisme, Atomic Rooster à cela aussi d’avoir été une formation qui a cherché à dépasser son seul statut de groupe psyché à l’époque. Dans une période où l’expérimentation était de mise de toutes parts, les Anglais ont été parmi les fers de lance d’un rock progressif pétri dans l’envie de renouveler le psyché et le rock « classique » de manière générale.

On n’est pas ici sur le même registre que les expériences menées par Pink Floyd par exemple, mais plus sur une volonté de mêler des teintes et des sons qu’on n’aurait pas forcément associé de prime abord. D’où ce rock qui danse avec le funk au gré d’atmosphères tantôt planantes, souvent endiablées. Et c’est en définitive ce que tâche de faire Fuzzy Grass a son tour, quelques 50 ans plus tard. Plus que simplement vouloir évoquer les uns ou les autres, le groupe a plutôt fait le choix de reprendre un flambeau, une mission si l’on peut dire, celle de trouver une harmonie différente pour un résultat résolument moderne.

367975543_731668085635619_311243459964763378_n
Laura devant l’objectif de Will Dum

La suite de l’album ne nous fera d’ailleurs pas penser le contraire. Avec Why You Stop Me notamment, ce groove indissociable retentit de plus belle, cette fois au service de quelque chose de plus emporté. Fuzzy Grass renoue en effet ici avec ses racines les plus heavy, alourdissant ses sonorités mais sans pour autant ralentir le tempo, profitant de l’appel d’air apporté par Insight. Audric va ainsi calquer son chant sur cette recherche d’un rock plus viscéral tandis que Clément livre une partie de batterie en puissance. On sent la force des coups qu’il assène sur ses fûts, force qui n’enlève rien à sa précision et, paradoxalement en quelque sorte, à la délicatesse de son jeu. Il ne tape pas fort pour taper fort. Il met sa frappe au service d’une intention initiale, tout comme il le fait dans chacune des pistes de cet album et du précédent. Sa polyvalence est à souligner finalement. Car si chacun des membres de Fuzzy Grass saura retravailler sa partition au gré des orientations changeantes de chanson en chanson, Clément fait pour moi figure de pilier sur lequel les trois autres musiciens pourront s’appuyer pour effectuer les pivots attendus. Par sa métronomie, par ses breaks toujours bien sentis, son aisance à changer de rythme presque à la volée ou à faire cohabiter divers registres en un tout si homogène, le batteur de Fuzzy Grass mérite bien des louanges une fois de plus. Au fond, plus on écoute ce groupe, plus on comprend la joie dont Laura m’avait parlé et qui avait été la sienne et celle d’Audric et Thomas au moment où leur batteur a rejoint le groupe.


A l’heure d’achever cet album et donc cette chronique, la synthèse est de mise. Moonlight Shades se prête d’ailleurs idéalement à cette vocation et conclut Blue Nut de la meilleure des manières. Reprenant à son compte l’ensemble des motivations qui ont animé cet album de bout en bout, cette ultime piste fait autant office de résumé général que de fenêtre ouverte.

En grand bilan de l’ensemble, Moonlight Shades se pare de plusieurs choses. A lui la mélancolie blues du début, à lui également le groove de toujours. Quoique versant dans un registre plus doux, ce dernier demeure bien la clé fondamentale pour identifier Fuzzy Grass au sein de cette scène. Il se décline ici sous plusieurs facettes, douce d’abord puis plus dynamique à la moitié du morceau, lorsque celui-ci rappelle à lui les ambiances plus pesantes que le groupe a déjà su imposer auparavant.

Cet aspect groovy nous rappelle alors de cette manière qu’il n’est pas qu’un ingrédient parmi d’autres dans la musique de Fuzzy Grass : il est un facteur d’identité. Or, une identité n’est jamais figée, ce n’est jamais seulement un bloc monolithique ou une simple surface lisse et uniforme sans aspérités, ni détails. Ce sont même ces derniers qui finissent de forger une identité. Par ses variations, ce son particulier établit ainsi celle de Fuzzy Grass, laquelle s’est par ailleurs consolidée avec les apports nouveaux sur cet album.


Moonlight Shades rassemble tout cela sous sa bannière de piste finale et réussit à fermement nouer les influences de ces quatre musiciens et leur aspirations propres, à les lier en un tout unique et ciselé. Il convoque en une seule fois tout ce qui fait le ton, la particularité et la différence de Fuzzy Grass. Le moindre pas de côté entendu durant ces onze ultimes minutes renvoie alors invariablement à tous ceux distillés au cours des cinq pistes précédentes.

Tout cela jusqu’à cette fin, autre, différente encore, reprenant la synthèse ainsi faite et l’ouvrant sur quelque chose de plus inattendu et qui rappelle que ce groupe n’a pas fini de tenter des choses. En concluant de cette manière, Fuzzy Grass marque et signe son évolution et appelle à revenir au prochain album pour voir comment ils auront su changer de nouveau. Car une identité n’est jamais ferme et définitive. Les gens changent, les artistes changent et la musique change. On a hâte de voir comment le fera Fuzzy Grass.

366701763_729194475882980_7931557323713039307_n
Clément photographié par DenpaFuzz

Qu’il aura été long d’attendre depuis leur premier album mais qu’il est bon d’enfin retrouver les Fuzzy Grass. Généreux comme à son habitude, le quatuor nous amène avec The Revenge of the Blue Nut un solide successeur à 1971. Le groupe a su recomposer son style sans jamais le dénaturer pour autant mais en l’alimentant de toujours plus d’influences jusqu’ici discrètes ou latentes. Cet album est le signe d’une évolution qui n’a cependant pas touché à son terme et qui promet en conséquence de bien jolies choses pour un troisième album qu’on attend déjà fermement.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Travaux en cours

Vous l’aurez remarqué, Dans mon Eucalyptus perché a eu droit à un petit lifting…bien involontaire en réalité. Plus supporté depuis 2 ans, mon précédent thème de blog a sombré dans les limbes. Me voici donc avec une nouvelle apparence que j’apprends à connaître avec vous. Aussi, je vous prie de m’excuser pour les éventuels soucis de lisibilité qui pourraient survenir sur ces pages pendant un temps. N’hésitez d’ailleurs surtout pas à me les signaler !
Ensemble, faisons de l’Eucalyptus un blog qui soit agréable pour tout le monde !

~ Gaëtan

Designed with WordPress