[Rétrospective] « Mission: Impossible », Brian De Palma, 1996

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Mission: Impossible, film d’espionnage de Brian De Palma. Avec Tom Cruise, Emmanuelle Béart, Jon Voight, Jean Reno…

Le pitch : Lors d’une mission à Prague, l’équipe de la Force Mission Impossible de Jim Phelps (J. Voight), dans laquelle opère l’agent Ethan Hunt (T. Cruise), est entièrement décimée, à l’exception de Hunt. Suite à ce désastre, l’agent encore en vie contacte son supérieur pour lui faire son rapport dans l’urgence mais celui-ci lui explique que son équipe était non seulement infiltrée par une taupe mais également que Hunt est le principal suspect. Prenant la fuite et pourchassé par l’agence qui l’emploie, Ethan s’engage alors dans une mission personnelle pour découvrir l’identité de la taupe et contrecarrer ses plans.

La critique : Première incursion aujourd’hui dans la saga Mission: Impossible avec cette critique du tout premier film de la série réalisé en 1996 par Brian De Palma, éminent réalisateur s’il en est. Trente ans après les débuts de la série d’origine sur le petit écran, Mission: Impossible compte bien s’incruster dans le microcosme des films d’espionnage, alors très largement dominé par un James Bond en pleine hégémonie monopolistique sur le genre.

A la moitié des années 1990, dans l’esprit de la plupart des gens, Mission: Impossible n’est qu’une série des années 1960-70 qui a eu son petit succès à l’époque et sur le souvenir de laquelle quelques producteurs ont surfé à la toute fin des année 1980 pour lancer Mission: Impossible – 20 ans après, qui nous remettait en scène le Jim Phelps d’origine avec une toute nouvelle équipe.

Le cast de la 1ère série « Mission: Impossible ».

Succès éphémère, cette deuxième série ne dura pas plus longtemps que 35 épisodes et fut annulée deux ans après son lancement, en 1990. Il faut dire aussi que, plus qu’une suite, cette seconde série n’était ni plus ni moins qu’un lot de remakes des épisodes du premier format… Reste néanmoins dans la mémoire collective le souvenir fort de la série d’origine en particulier et de son ambiance, de ses gadgets, de ses périlleuses missions de déstabilisation politique, de coups d’Etat ou encore de complots et de désinformation. Et, surtout, ce thème mythique composé par Lalo Schiffrin.
Un succès télévisuel relatif qui imposa rapidement dans l’esprit du public une sorte de scission entre Mission: Impossible et les aventures de James Bond. Les uns à la télé, les autres jouissant des honneurs du grand écran. Aussi, l’arrivée de la licence M:I sur grand écran en 1996 apparaît comme une petite révolution, surtout à une époque où James Bond tâche de renaître de ses cendres avec un excellent épisode, GoldenEye, sorti un an plus tôt et redéfinissant la plupart des standards de la saga inspirée de l’œuvre de Ian Fleming. Mais le plus intéressant reste encore le fait que la licence compte bien se donner les moyens de réussir d’entrée de jeu.
Ainsi, Tom Cruise (qui est à l’origine du projet) décide de faire appel à Sydney Pollack (ils viennent de tourner La Firme ensemble) mais ce dernier refuse en faveur d’un autre projet. C’est donc vers un Brian De Palma alors en peine dans le marché cinématographique américain que Cruise se tourne. En effet, le réalisateur des Incorruptibles traverse une période difficile : L’Impasse, son dernier film, n’a pas été un succès commercial, tout comme Outrages et Le Bûcher des Vanités. De Palma se cherche donc un nouveau succès afin de renouer avec l’industrie dans l’avenir. Mais il accepte aussi le travail en raison de son goût prononcé pour le genre espionnage, lequel semble toujours sous-jacent dans un certain nombre de ses œuvres, à commencer par Les Incorruptibles justement où le style, plus encore que les péripéties, évoque souvent ce genre. Je vous passerai l’intégralité de la genèse de ce premier Mission: Impossible mais sachez en tous cas que son élaboration fut l’objet de nombreuses discussions en matière de contenu et de propos, De Palma rejetant le ton ironique des scénaristes d’origine pour mieux faire appel à Steven Zaillan (scénariste de La Liste de Schindler) puis David Koepp (Jurassic Park, L’Impasse…) à qui les deux premiers confiront douze pages de base pour élaborer le scénario du film. Robert Towne fut également impliqué dans l’écriture, à la demande de Tom Cruise.

Brian De Palma et Tom Cruise en compagnie d’une partie de l’équipe du film lors du tournage.

Le fait est en tous cas que si la série télé semble loin derrière nous à l’époque où tout ce petit monde s’affaire sur son adaptation ciné, il convient de se poser une question : comment l’adapter justement ? Doit-on en reprendre tous les codes, tout l’esprit et toute la personnalité ou bien peut-on se permettre de prendre des libertés afin d’en faire quelque chose de neuf ?

D’entrée de jeu, l’esprit d’équipe de « Mission: Impossible » est installé mais ce n’est que pour mieux être détourné par la suite.

Visiblement, la seconde option était privilégiée si l’on s’en tient aux volontés premières de Brian De Palma. Car là où la version télévisuelle originale de la franchise implique une équipe qui fonctionne en tant que tel de A à Z, le cinéaste envisage lui un Ethan Hunt en train de composer sa propre équipe, recrutant dès l’ouverture divers individus à travers le monde. Afin de répondre à ce désir tout en respectant un tant soit peu l’œuvre fondatrice, il fut décidé de tuer toute l’équipe de Hunt au début du film, d’où la séquence de Prague, afin de rester fidèle tout en s’autorisant quelques écarts. On pourrait presque aller jusqu’à voir en cette mission d’ouverture du film une sorte de mise en scène de l’hypothèse où un épisode de la série des années 1960 aurait vu son scénario faire le choix de tout faire dégénérer. Ne reste plus alors qu’à imaginer ce que l’on nous aurait proposé ensuite.
Reste cela étant que des écarts, Mission: Impossible en fera assez peu au final, respectant dans l’ensemble l’esprit que la série avait établi. Souvenez-vous, l’on nous y présentait des missions périlleuses, accomplies par une équipe où chacun a sa spécialité, à grands renforts de haute technologie et de gadgets incroyables… Eh bien l’on retrouve tout cela dans le Mission: Impossible de Brian De Palma, même s’il s’autorise son petit détour d’ouverture afin de plus facilement intégrer dans l’intrigue son envie de voir le héros recruter de par le monde ses coéquipiers. Les gadgets sont bien là, les spécialistes en tous genres également, qu’ils soient de la première équipe ou de celle que Hunt doit former dans l’urgence (Luther est un génie en informatique tandis que Franz est un pilote d’hélicoptère hors-pair et un expert en infiltration). On pourrait également évoquer ces séances de briefings dans les planques et, par extension, le fait d’observer tout ce qui touche aux coulisses des missions, lesquelles revêtent alors un degré d’importance au moins aussi grand que leur exécution. Le scénario rappelle ainsi sans cesse la série d’origine sans pour autant oublier les envies exprimées en amont par Brian De Palma en tant que réalisateur.

Sans oublier les éternels déguisements.

Des envies qui se concrétisent notamment dans le simple fait que Mission: Impossible est un film d’espionnage avant tout. Le genre est évidemment traité via les éléments que je présentais dans le paragraphe précédent, des gadgets aux préparatifs de mission, où l’accent est notamment mis sur l’idée de travail en équipe et de discrétion. Le film entier est fait de ça : pas trop de bruit, pas trop de débordements, des filatures… Et en conséquence, hormis dans la fameuse séquence finale du tunnel sous la Manche, l’action est très mesurée durant les 110 minutes que dure Mission: Impossible.

Une des scènes les plus cultes du genre, à juste titre !

Car ce n’est pas là que De Palma a placé l’intensité, lui qui souhaitait notamment faire un film d’action sans fusillades (en gros). Bien au contraire, elle réside partout ailleurs comme dans le déroulé de la mission d’ouverture à Prague ou, plus encore, lors de l’excellente et culte scène du vol de disquette au siège de la CIA. Dans les deux cas, discrétion, silence et minutie priment sur toute autre chose mais tout ceci est bien entendu en grande partie renforcé dans cette seconde séquence par la mise en scène qui vient avec une grande intelligence accompagner cette idée. Intégralement silencieuse, cette scène prouve qu’un film à tendance action n’a pas nécessairement besoin de faire pétarader dans tous les sens pour saisir le spectateur, qui lui même saisira les accoudoirs de son siège tant il est pris par ce qu’il voit. On retient son souffle, on évite de faire le moindre bruit et on suit cette incroyable scène les yeux grands ouverts et la sueur au front. J’en rajoute mais vous comprenez l’idée : on peut faire un film d’action qui ne demande justement pas un excès de grand spectacle et/ou de violence si l’on est capable d’y adjoindre les atouts d’autres influences, ce que Brian De Palma fait avec excellence ici.
Dans Mission: Impossible donc, le timing et l’efficacité des uns et des autres sont plus importants qu’une action potentiellement effrénée. Et même si cela n’a jamais été clairement formulé, j’y vois non seulement la volonté double de De Palma et de Tom Cruise (tout juste sorti du tournage de La Firme, il veut retrouver cette ambiance à suspense qui a fait le succès du film de Sydney Pollack) mais également, peut-être, une réponse à GoldenEye, sorti tout juste un an auparavant. Aucun doute que ce dernier point ne repose que sur mon interprétation personnelle mais j’ai le profond sentiment que Mission: Impossible a été construit en antithèse de ce qui était alors le dernier-né des James Bond. Réalisé par Martin Campbell, ce premier opus avec Pierce Brosnan dans le rôle-titre bouleversait un peu son monde à l’époque en proposant un film plus décomplexé, cherchant à s’émanciper du carcan devenu étroit de la licence à laquelle il appartient. Bien plus que dans les films précédents, 007 se livre ici à une aventure pleine d’action, où tout s’enchaîne relativement vite et avec brutalité. Tout ce qui fait son charme, certes, mais je constate que c’est à l’opposé de ce schéma que se situe Mission: Impossible. Comme si, encore une fois, M:I et 007 jouaient au jeu de la concurrence sans le vouloir vraiment. Mais peu importe au final, le plaisir est sans doute différent devant l’un et l’autre de ces deux opus mais il est là dans les deux cas.

A l’origine, la séquence du train n’était pas prévue dans le script. Brian De Palma insista pour l’y intégrer, considérant qu’après le long tic-tac que fut le film, il lui fallait une fin explosive.

Cette approche correspond de toute façon au style de Brian De Palma. Car si le cinéaste a su offrir des œuvres variées au cours de sa carrière, avec quelques films qui « sortent du lot » en quelque sorte (je pense notamment et pour diverses raisons à Phantom of the Paradise ou Scarface), il est toujours resté fidèle à une vision qui a forgé ce qui est très vite devenu sa touche personnelle, pour laquelle il est largement reconnu tant auprès du public, de la critique et de ses pairs, malgré des hauts et des bas en termes d’accueil de ses réalisations.
Et ce style donc, Mission: Impossible en est imprégné jusqu’à l’os. Cela passe notamment par l’ambiance que le réalisateur instille dans ce film, laquelle repose sur des éléments fondateurs de sa cinématographie. Ainsi, au lieu de miser sur l’action brute, directe, De Palma privilégie une atmosphère faite des thèmes qu’il affectionne le plus : le doute, la menace relativement obscure, la manipulation, la paranoïa également. Quatre thématiques qui forgent considérablement la façon dont Mission: Impossible est mis en scène et qui sont, comme je le disais, récurrentes chez cet homme puisque tant L’Impasse que Les Incorruptibles ou encore Obsession reposent grandement sur cette approche relativement sombre. Et lorsque l’on a fini de visionner Mission: Impossible, on se rend compte à quel point De Palma était un choix judicieux, ne serait-ce que pour cette vision qu’il a su appliquer au film d’espionnage.

Paranoïa et doute sont constamment de mise suite aux événements de Prague.

Cet aspect-ci va évidemment de pair avec la mise en scène à proprement parler, laquelle est également à l’image du cinéaste. Brian De Palma applique ainsi ses recettes habituelles à son Mission: Impossible, que ce soit dans le cadrage, l’orientation des plans ou leur construction. Ainsi, comment ne pas évoquer ces plans cassés, ceux plus larges où seul un détail comptera ou encore ces jeux sur le 1er et l’arrière plan où De Palma se plait à parfaitement isoler les éléments ainsi montrés par une sorte de barrière de flou qui les sépare parfaitement. Ce sont des choses auxquelles ils nous a déjà habitués à l’époque et que l’on continuera de trouver dans ses œuvres suivantes mais elles sont ici appliquées avec la minutie qui le caractérise mais aussi un sens de l’à-propos particulièrement pertinent. L’intégralité de ces effets de style renforcent en effet tout ce que le scénario tâche de dire en sous-texte.

Autre exemple de plan cassé dans la séquence pragoise, soulignant encore la catastrophe qui se déroule alors.

Prenons encore une fois la séquence de la mission à Prague par exemple, lorsque celle-ci ne devient plus qu’un dramatique échec. Lorsque Ethan arrive sur un pont et observe l’explosion d’une voiture, De Palma nous offre un de ces plans cassés (c’est-à-dire incliné, si vous préférez), soulignant ici selon moi l’incompréhension et la perte de repères à laquelle Hunt fait alors face. Un procédé qu’il réemploiera quelques minutes plus tard lors de l’entrevue entre l’agent et son supérieur dans le fameux restaurant-aquarium. Toujours lors de cette mission, regardez ce plan large des quais, embrumés, où n’apparaît qu’un heureux couple. D’autres du même genre ponctuent ainsi ces scènes extérieures et accompagnent toute la menace que l’histoire tâche de faire planer sur l’équipe en cet instant. De Palma isole ses personnages de ce fait, en les mettant en scène dans des décors vastes et surtout vides et relativement silencieux ou bien grâce à ces passages où, comme je l’évoquais, premier et arrière plan sont rigoureusement isolés par le flou qui les sépare. Je ne cite ici que ce passage bien précis du film, d’autant qu’il se situe en ouverture et que les potentielles révélations que mon texte contiendrait ne sont pas particulièrement gênantes pour qui n’aurait pas encore vu Mission: Impossible, mais il serait évidemment possible d’effectuer le même début d’analyse en bien des occasions lors des séquences suivantes.
Et tout ce travail se met évidemment au service d’un scénario aux petits oignons. Mettant en œuvre les idées de base de Brian De Palma à son égard dans les grandes lignes, ce scénario aura certes fait intervenir de multiples talents mais cela n’aura pas été en vain. Mission: Impossible se veut ainsi être un film très bien ficelé et rythmé avec une métrique tout à fait convenable. Son ambiance notamment est très intéressante, en particulier pour cette atmosphère post Guerre Froide qui l’influence pleinement avec ses principes de liste d’agents que l’on vend à des pourris, coup devenu assez classique dans le genre durant les années 1990. Malgré tout, je lui trouve quelques faiblesses, des longueurs dommageables pour l’ensemble, d’autant que certaines ne servent pas toujours habilement le propos ou l’intrigue.
Et quitte à parler de ce qui me pose problème avec ce premier opus sur lequel j’ai déjà fait bien assez d’éloges, je lui reprocherais quelque chose qui n’est pas vraiment de sa faute : il a pris un coup de vieux. Sans doute est-ce là la mise en relief après 20 ans de cinéma d’espionnage moderne qui apporte ce constat mais le fait est que Mission: Impossible a vieilli, et en mal sur certains aspects. Ainsi, là où la mise en scène de De Palma se révèle brillante d’ingéniosité dans bien des cas, elle s’avère également un peu lourde ou pompeuse dans d’autres, voire carrément molle. C’est comme si, à certains moments, la volonté de servir cet esprit qui fait l’identité de Mission: Impossible amenait une manœuvre un peu moins adroite que les autres. De petits écueils ponctuent ainsi ce film. Je regrette également ce sentiment de précipitation que j’ai à chaque fois que l’on approche de la fin : tout semble se déclencher très très vite, tout d’un coup, et foncer à très vive allure vers le final quitte à abréger les explications et ainsi briser une partie de l’art du rebondissement qui caractérise pourtant tout le reste de cette œuvre. Rien de bien méchant dans l’ensemble, mais tout de même.

Un petit coup de vieux n’a jamais empêché de garder sa classe de toute façon.

Il ne me reste plus qu’à enfin évoquer la distribution qui sert Mission: Impossible, à commencer bien évidemment par Tom Cruise, lequel ne se doutait peut-être pas alors qu’il incarnerait encore Ethan Hunt 20 ans plus tard… Tom Cruise est à mon sens un de ces acteurs dont on aime beaucoup se moquer ou rire, quitte à en oublier le talent. Ceux qui pensent encore cela aujourd’hui n’ont certainement pas vu Eyes Wide ShutCollatéral ou La Firme par exemple ! A l’époque, l’acteur a pourtant déjà tourné avec quelques grands noms : Ridley et Tony Scott respectivement pour Legend et Top Gun, Sydney Pollack avec La Firme ou encore Oliver Stone pour le culte Né un 4 Juillet… Le comédien commence ainsi à se tailler une solide réputation et je pense que Mission: Impossible aura été un cap déterminant dans sa carrière puisqu’il a réussi à prouver en un film qu’il pouvait conduire un projet de cette envergure vers le succès, y associer de grands noms et, surtout, y jouer avec talent.

Ne vous déplaise, Tom Cruise est un brillant acteur.

Ici, Cruise fait exposition de toute sa palette d’acting, jonglant perpétuellement entre une action exigeante, des choses beaucoup plus sérieuses imposant un jeu qui ne saurait tolérer de trop grosses faiblesses mais aussi une pointe d’humour avec ce côté un peu caustique qu’on lui a retrouvé dans bien des films depuis. Cruise arrive donc à jouir de toute sa palette d’acteur et à livrer une performance très complète. Difficile aujourd’hui d’imaginer un autre dans la peau d’Ethan Hunt mais c’est certainement parce que, dès sa première apparition au cinéma, le personnage a été entièrement investi par celui qui l’incarne. Cruise en a ainsi livré une parfaite interprétation tout en faisant de ce protagoniste une idéale vitrine de ce qu’il a à offrir en tant que comédien.

A ses côtés, plus rapidement, on notera un casting de choix, composé notamment de l’immense Jon Voight, d’Emmanuelle Béart, de Jean Reno, etc… Si certain(e)s acteurs et actrices ne bénéficient que de peu de temps de présence à l’écran, comme Kristin Scott Thomas, on ne peut qu’apprécier la venue de ces autres grands noms dans le film, même pour des petites apparitions qui se retrouvent alors confiées à des interprètes de talent et s’épargnent ainsi le risque de n’être « que » des seconds rôles sans grande saveur. Reste que c’est clairement la présence de Jon Voight qui marquera le plus, l’imposant acteur livrant une nouvelle version de Jim Phelps particulièrement bonne, tant dans l’écriture que dans le jeu. Voight apporte véritablement un je-ne-sais-quoi supplémentaire à Mission: Impossible et le marque pleinement de son empreinte.
Emmanuelle Béart ensuite offre une présence tout à fait convenable qui souffre hélas d’un scénario qui n’arrive pas à rendre la relation de son personnage avec celui de Hunt suffisamment intéressante, sinon crédible. Béart doit ainsi « faire avec ce qu’elle a » et si elle s’en sort avec les honneurs, on ne peut s’empêcher de penser que cela aurait pu être encore mieux.
Jean Reno enfin apparaît comme l’autre caution « star internationale française » de ce film et l’on a le sentiment que son personnage a été écrit pour lui exclusivement. Il se permet alors de faire du Jean Reno sans plus de chichi et si je ne trouve pas ça excessivement déplaisant, nul doute que d’autres ne partageront pas mon avis. Il faut dire aussi qu’on l’aura vu avant comme après livrer des prestations autrement plus mémorables que celle-ci.

Avec Jon Voight en point d’orgue, Mission: Impossible offre une distribution d’une certaine facture.

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Nous voici donc à la fin de cette toute première critique de la rétrospective Mission: Impossible ! Et quelle ouverture ! Même s’il n’est pas exempt de défauts et qu’une fois mis en face de ses successeurs, ce M:I1 n’est sans doute pas mon favori du lot, il n’en demeure pas moins un très bon film, inoubliable sous bien des aspects. Amenant avec lui un nouveau souffle au cinéma d’espionnage, il a créé non seulement une licence cinématographique majeure des deux dernières décennies mais aussi un engouement qui se témoigne d’une part avec le succès rencontré encore aujourd’hui par la franchise et d’autre part avec les nombreux échos qui lui sont fait dans bien d’autres films. Pari réussi en tous cas pour Tom Cruise, qui a su donner naissance à ce projet dans les meilleures conditions possibles en s’entourant tout particulièrement d’alliés de choix à la réalisation comme à l’écriture.
Quant à nous, on reprendra la rétrospective dans un mois avec un retour sur le très décrié (et pourtant adulé par certains) Mission: Impossible 2 de John Woo !

Une réflexion sur “[Rétrospective] « Mission: Impossible », Brian De Palma, 1996

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