C’est la rentrée ! Bon je dois bien admettre que je fais la mienne un peu en retard par rapport à tout le monde mais il était temps de revenir aux affaires ! Avant d’attaquer notre sujet du jour, un mot pour vous dire que j’espère que ce redémarrage automnal se passe bien pour vous et que la nostalgie de la farniente estivale ne se fait pas trop ressentir. De mon côté, je vais tacher de vous accompagner toute cette saison avec mes articles, dont j’espère qu’ils seront des petites pastilles suffisamment agréables pour vous faire passer le temps. Et pour commencer ce créneau 2021-2022, je vais faire le mec studieux et on va parler de livres avec non pas un mais deux comics : Spider-Man : Bleu et Daredevil : Jaune.
Les récits dont je vais vous parler aujourd’hui ne datent pas d’hier. Vieux de déjà 20 ans, ces comics ont toutefois fait l’objet d’une réédition en France par Panini Comics (qui édite donc les publications Marvel chez nous) dans le cadre de leur récente offre du Printemps des Comics 2021 ! Cette opération fait suite au coup marqué l’année précédente par la concurrence. En 2020, Urban Comics (et donc DC Comics) avait en effet lancé sur le marché une sélection de BD « cultes » (certaines plus que d’autres cela dit) dans une collection au prix dérisoire : 4,90€ le volume ! Magnifique aubaine qui aura permis de mettre la main sur des histoires fameuses comme Superman : Red Son, les trois premiers volumes du run de Scott Snyder et Greg Capullo sur Batman (La Cour des Hiboux, La Nuit des Hiboux, Le Deuil de la Famille) ou encore le récent chef d’œuvre de Sean Murphy, Batman : White Knight.

Oh, la belle prise !
Remettant le couvert en 2021 avec de nouveaux comics, DC/Urban n’est donc cependant plus seul dans cette course et voilà Panini qui monte au créneau avec une dizaine de BD à 5,50€ chacune, incluant les deux qui nous intéressent aujourd’hui mais aussi (entre autres) Venom Rex, Wolverine : Les Origines, Thor : La Déesse du Tonnerre ou encore Thanos Gagne… Le tout édité en de bien jolis objets, assez éloignés des ouvrages d’Urban à la reliure souple grossière et aux couvertures assez laides car entachées d’un gros macaron affichant le prix… Ici au contraire, ce sont des ouvrages « en dur » si je puis dire, avec une reliure cartonnée d’excellente facture pour ce prix, jouissant d’une finition très appréciable et incluant, toujours a contrario de chez DC, des petits détails permettant de recontextualiser les œuvres et les auteurs concernés (là où DC n’indique même pas le nom de ses scénaristes et illustrateurs/illustratrices sur ses propres couvertures…). Bref, difficile de ne pas se laisser tenter.
Concernant les deux aventures qui font l’objet de cet article, elles sont donc initialement parues en mini-séries entre 2001 et 2003. Le premier des deux ouvrages fut Daredevil : Jaune. Une histoire au succès suffisant pour que, l’année suivante et alors que le premier Spider-Man de Sam Raimi a crevé les écrans de cinéma, Joe Quesada (alors rédac’-chef de Marvel) fasse appelle au même duo pour construire un récit centré autour de l’Homme-Araignée. Comme le précise le préambule de cette nouvelle édition de Spider-Man : Bleu, il aurait été dommage de ne pas profiter de l’engouement autour du film en vue de relancer l’intérêt pour les comics d’origine !
Et le duo qui s’attelle à ces mini-séries n’est pas n’importe lequel : Jeph Loeb et Tim Sale. Respectivement scénariste et illustrateur très largement reconnus aux yeux du public et de la profession, les deux ont à l’époque déjà travaillé ensemble depuis 10 ans sur des histoires qui se sont très rapidement imposées comme des valeurs sûres. C’est en particulier chez DC que le tandem s’est imposé avec les grandes épopées noires de Batman que furent Un Long Halloween et sa suite directe Amère Victoire. Dans ces dernières, conçues dans un esprit de continuité (au moins créative) avec le fabuleux Year One de Frank Miller de David Mazzucchelli, Loeb et Sale ont non seulement su développer des récits grandioses mais ont aussi eu l’occasion de montrer leur envie de jouer sur la mythologie des héros auxquels ils s’attaquent. Un détail qui n’en est pas un puisque, j’y reviendrai, c’est en grande partie en se basant sur celle de Spider-Man et Daredevil qu’ils ont construit Bleu et Jaune.

Respectivement à gauche et à droite, Jeph Loeb et Tim Sale.
Maintenant que les présentations sont faites, intéressons-nous plus en détail à ces deux ouvrages. Avant cela cependant, je précise une chose, à savoir que – comme le titre de l’article l’indique – je ne me pencherai strictement que sur les aventures de Spider-Man et Daredevil et non sur celles proposées pour Hulk et Captain America dans Gris et Blanc. La première de ces raisons est que je n’ai tout simplement pas lu ces deux dernières bandes-dessinées, que je n’en ai pas spécialement l’intention (même si je ne ferme pas la porte à cette possibilité) et que je n’ai de toute façon pas le même affect pour Captain et Hulk que pour les indétrônables Spider-Man et Daredevil. L’autre raison concerne d’ailleurs spécifiquement ces derniers car au-delà du fait qu’ils se retrouvent éditorialement liés par ce tandem de comics, ce sont deux héros que j’associe beaucoup à titre personnel. Spidey et Daredevil sont en effet assez proches par bien des aspects : les drames qui marquent leurs origines en tant que justiciers, le côté « jeunes hommes brillants mais un peu gauches » ainsi qu’un certain nombre de questionnements intimes assez similaires, dont certains reviennent d’ailleurs avec force dans Bleu et Jaune. Ne soyez donc pas surpris à la lumière de ces quelques explications si Hulk et Captain America ne sont pas du tout mentionnés dans les paragraphes à venir.
Puisqu’on en est à parler de cette espèce de rapprochement que j’effectue volontiers entre Spider-Man et Daredevil, évoquons d’entrée de jeu le fait que ces deux œuvres, aussi similaires puissent-elles sembler, se distinguent toutefois assez vite l’une de l’autre sur un point. C’est en effet le cas avec le style visuel, avec lequel Tim Sale semble s’être bien amusé. Si l’on reconnaît son trait à chaque coup de crayon bien sûr, on ne pourra en effet que noter les nuances apportées à son style d’un récit à l’autre et surtout les partis-pris forts qui se dégagent de chacun d’entre eux. En lisant Spider-Man : Bleu, j’ai retrouvé quelque chose qui m’a immédiatement renvoyé au style des aventures de l’Homme-Araignée telles qu’elles étaient dessinées dans les années 1960 et 1970. Tim Sale tache ainsi d’évoquer le trait de Steve Ditko lui-même, ce qui ne manque pas de cohérence avec le propos-même de cette histoire qui s’intéresse dans une grande part aux premières années de Peter Parker dans le costume de Spider-Man.

Ce sont clairement les ombres qui viennent le plus accentuer l’aspect aquarelle de Daredevil : Jaune
Chez Daredevil en revanche, l’illustrateur s’emploie à adopter une approche différente qui renvoie sans cesse à l’aquarelle. La façon dont l’ensemble est colorisé, les textures de chaque case et de chaque planche, la façon dont on ressent les coups de pinceaux, tout est fait pour donner l’impression que l’on lit une BD entièrement dessinée à l’aquarelle. Le choix est d’ailleurs à mon sens doublement judicieux car, non content d’apporter une certaine forme d’élégance au tout, il permet de joliment accentuer le travail sur les ombres et les lumières qui font régulièrement le sel des aventures de Daredevil sur le plan visuel. Notons au passage le plaisir de retrouver en toute fin d’ouvrage sur Jaune quelques commentaires concernant ce choix esthétique. Nous y apprenons ainsi que Tim Sale a d’abord composé l’intégralité de ses planches en noir et blanc, procédant pour cela à diverses interventions sur son encre gouache : diluée dans de l’eau pour les nuances de gris et noir les plus claires, mise à ébullition pour les teintes les plus sombres, l’encre prenant alors une texture très épaisse. C’est ensuite à Matt Holligsworth qu’est revenue la tache de mettre des couleurs sur tout cela. Via Photoshop, ce dernier a alors pu coloriser les cases de Sale tout en arrivant à conserver les détails obtenus avec l’encre noire initiale, offrant alors ce rendu que je présentais juste au-dessus.
Ceci étant dit, l’esthétique sera sans doute la seule véritable différence à rapporter entre ces deux ouvrages. En effet, dans chacun de leurs autres aspects, Bleu et Jaune partagent énormément de points communs, jusque dans la structure du récit. Dans les deux cas, nous nous retrouvons en effet face à une introspection personnelle visant à proposer une vue rétrospective sur des événements qui ont durement et durablement marqué les deux héros new-yorkais.
Tout cela, Jeph Loeb l’implante dans son récit de différentes manières. Afin de composer son histoire, le scénariste va en premier lieu reprendre à son compte les origines de nos deux super-héros, qu’il s’agisse des tous premiers pas dans le costume dans le cas de Daredevil ou d’instants fondateurs mais néanmoins pas strictement initiaux en ce qui concerne Spider-Man. Ces morceaux de vie, les comics nous les ont déjà racontés et il serait assez facile de ne voir dans ces deux projets qu’une redite d’épisodes passés depuis longtemps. Et cela aurait été le cas si Jeph Loeb n’avait pas cherché à renouveler l’approche cependant. Au lieu de simplement raconter de nouveau des péripéties déjà connues de tou(te)s les fans, Loeb va plutôt les réinterpréter. Et quand je parle de réinterprétation, je parle bien d’en proposer un nouveau point de vue. Il ne s’agit donc pas de simplement et trop facilement se réapproprier d’anciennes histoires pour aller y modifier deux-trois éléments d’intrigue sans plus de questions que cela. Si Loeb cède toutefois à la tentation de tordre un peu les faits (certains menus détails divergent un petit peu de ce qui avait été raconté des décennies auparavant), on comprend très vite et même dès les premières pages que son intérêt est ailleurs. Il réside dans l’envie de revenir sur ces instants cruciaux à travers le regard-même des principaux concernés. C’est l’occasion alors de fendre l’armure et d’utiliser un combat donné ou une simple situation traversée comme prétexte pour développer des thématiques éminemment intimes : la perte, le deuil, comment s’en relever…

L’amour trouvé puis perdu constitue la pierre angulaire commune de ces deux histoires.
Sur le seul plan de la forme, cela amène le récit à se diviser en deux temps. Il y aura d’une part le temps de l’action, laquelle se situe dans le passé, et ensuite le temps de la narration, au présent. Mises côte à côte du début à la fin dans les deux cas, ces deux temporalités se nourrissent l’une l’autre. La première, passée donc, permet dès les premières cases de souligner toute la force émotionnelle qui réside dans la seconde, tant dans Bleu que dans Jaune. Et dans un élan de réciprocité, le temps de la narration va quant à lui apporter une lumière nouvelle sur les événements décrits en y ajoutant toute la dimension d’un regard porté a posteriori par un protagoniste marqué et, en un sens, usé. En cela, Loeb crée à mon sens un habile contraste entre le côté solaire des émotions et sentiments liés au passé (l’amour, essentiellement) et le penchant plus noir de celles du présent (toutes placées sous le signe du regret et de la nostalgie). En cela, je me dis qu’au moment de parler du temps de la narration, on pourrait tout autant en parler en le désignant comme le temps de l’émotion. Car c’est exactement ce qui va transpirer de chaque bulle consacrée à la narration via Peter Parker ou Matt Murdock. Lorsque ces deux protagonistes s’expriment, c’est moins pour raconter une histoire que pour en détailler tout ce que cela a créé en eux et leur fait ressentir. A ce titre, Daredevil : Jaune démarre en explicitant parfaitement cette idée :
« C’est de pire en pire et Foggy s’inquiète. Et souviens-toi…quand Foggy s’inquiète, il cherche des solutions. Il m’a suggéré…où va-t-il chercher tout ça…de t’écrire ce que je ressens. D’extérioriser. »
Mieux encore : en replaçant ainsi la narration principale des deux ouvrages entre les mains des héros concernés, Loeb convie à toujours plus d’intimisme et à une plongée assez marquante – car assez marquée – dans leurs psychés respectives. On n’est sans doute pas à un degré de psychologie jamais atteint, certes, mais j’ai toutefois grandement apprécié le fait que ce soit à travers leurs yeux que l’introspection se fasse et que ce soit avec leurs mots qu’elle s’exprime. Pour ce faire, Jeph Loeb emploie d’ailleurs un procédé assez classique : le « journal intime ». Je glisse des guillemets autour de cela car il ne s’agit pas strictement d’un journal intime dans un cas comme dans l’autre mais le contenu s’y prête beaucoup. Ainsi, Spider-Man enregistrera des cassettes audio tandis que Daredevil écrira des lettres.
Mais si le journal n’est pas le format employé par l’un ou l’autre, la notion d’intime ne quittera jamais le processus. Parker comme Murdock ne font pas cela pour témoigner mais bien pour s’adresser à quelqu’un qui ne se trouve pas être le lecteur/la lectrice. Les deux jeunes hommes s’enregistrent/écrivent pour leur amour perdu : Gwen Stacy du côté de Peter, Karen Page pour Matt. Là encore, on notera l’envie de Loeb de jouer avec des étapes fortes et marquantes du parcours de ces deux super-héros, à savoir le décès tragique de chacune de ces deux femmes. Je ne vais pas vous faire l’affront de tout vous raconter (et si vous ignoriez cela, sachez que ces éléments sont très rapidement explicités dans les comics dont je vous parle, ce n’est donc pas un gros spoil) mais gardons cela en tête pour observer la forme de vraisemblance que cette idée donne au tout et la manière dont elle vient accentuer, sinon révéler, tout ce qu’il peut y avoir de touchant dans ce que Murdock et Parker racontent, ou plutôt dans la manière dont ils se livrent.
Dès lors et malgré des péripéties assez inégales dans l’ensemble (tous les affrontements avec les ennemis de Spider-Man dans Bleu ne servent pas à grand-chose au regard de l’œuvre dans son ensemble), Jaune et Bleu jouissent d’une certaine profondeur. En étant développés autour des mots que Daredevil et Spidey mettent sur ce qu’ils ont vécu et souffert, ces deux livres offrent une vision des choses qui tend à renouveler un peu la manière de les appréhender en tant que personnages. Emprunte de nostalgie et de regrets, cette narration rappelle alors au lectorat que ce ne sont finalement rien de plus que des hommes qui portent le masque et que, derrière les responsabilités, derrière les grandes idées de justice et de lutte entre le bien et le mal, se terreront toujours de pauvres âmes qui doivent sans cesse chercher l’équilibre entre vie publique et vie privée, à défaut de le trouver. Si cette thématique a été et continue d’être très développée dans les comics, elle trouve ici une résonance autre, sinon nouvelle. Est-ce le choix de se pencher sur des personnages comme Peter Parker et Matt Murdock qui permet cela ? Après tout, ces deux-là sont souvent reconnus pour la facilité que les gens ont à s’identifier à eux.
Dans tous les cas, Jeph Loeb permet par ce choix et par celui de les laisser s’exprimer à la première personne de jouer la carte de la catharsis, où la pitié que l’on éprouve pour ces deux héros aux âmes tourmentées et aux cœurs irrémédiablement fendus nous renvoie systématiquement à nos propres expériences, nos propres pertes (même dans le cas où les nôtres ne seront pas toujours aussi tragiques) et enfin nos propres regrets. Marqués par des cicatrices intimes qui peinent à se refermer et qui ne se refermeront sans doute jamais, Parker et Murdock ont rarement été aussi humains que dans ces pages. A titre personnel, je me dis que j’ai sans doute de la chance en quelque sorte de ne découvrir ces deux histoires qu’à l’aube de ma trentaine. Je doute en effet fortement que le moi d’il y a 10, 15 ou 20 ans aurait appréhendé ce qu’elles racontent de la même manière. En toute sincérité, je crois finalement que c’était même le moment idéal pour moi de me plonger dans Bleu et Jaune, un sentiment qui m’avait déjà été inspiré par mon cher comparse Max dans le n°20 de Klub Moutarde. Il y revenait en effet sur une sélection personnelle de comics pour accompagner votre été et ces deux volumes faisaient l’objet dans sa chronique d’une attention toute particulière.

Le fait de retourner sur son passé pour mieux se retrouver dans le présent guide les deux récits sur la longueur et véhicule l’idée qu’il faut accepter pour avancer.
A travers Jaune et Bleu, ce sont donc deux portraits qui sont dressés par Jeph Loeb. Ceux de deux jeunes hommes à deux stades différents de leurs vies respectives, séparés par les drames qui ont ponctué l’entre-deux. Deux jeunes hommes encore auxquels il est facile de s’identifier comme je le disais plus haut. Et de fil en aiguille, voilà que le scénariste s’adresse à travers les mots de Parker et Murdock à ses lecteurs et lectrices. Loeb tente de livrer une sorte de leçon de vie, bien peu moralisatrice heureusement et pas forcément inédite, mais qui joue admirablement son rôle compatissant. C’est un peu comme s’il venait à nous, la main posée avec tendresse sur notre épaule, et nous disait que ça va aller. Que si l’on a vécu de près ou de loin, voire même seulement touché du doigt des situations plus ou moins similaires, des pertes douloureuses ou en tous cas des émotions et des sentiments qui s’approchent de ceux exprimés ici, on pourra s’en relever. Oublier en revanche, sans doute pas, et c’est là le fin mot de ces deux récits : apprendre à accepter le passé, à composer avec ces drames et à avancer malgré tout. Les deux histoires se concluent ainsi globalement de la même manière, avec un glissement en douceur vers nos héros plus mûrs qui ont su, entre ces deux temporalités que je mentionnais plus haut, avancer malgré tout.
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Je ne suis pas certain à 100 % que l’on puisse parler de chefs d’œuvre concernant Spider-Man : Bleu et Daredevil : Jaune. Loin d’être de grands récits incontournables, les deux comics reposent finalement pour l’essentiel sur des choses déjà connues et n’inventent malheureusement pas de quoi retourner la tête des fans. Cela étant, il serait dommage de n’y voir que deux récits sans envergure. Tout au contraire, on sent à chaque page la volonté de composer avec un héritage éditorial fort et de lui rendre hommage. C’est exactement cela que Jeph Loeb et Tim Sale tachent de faire dans ces deux bouquins. En se réappropriant des histoires connues et en les narrant à travers un nouveau prisme, ils réussissent à les présenter sous un œil neuf. Une approche qui fait preuve d’une immense tendresse à l’égard des deux super-héros mais aussi du lectorat, touché par ces introspections. En cela, Bleu et Jaune n’ont pas l’envergure de chefs d’œuvres donc, mais ils demeurent incontournables néanmoins.