Avec l’arrivée de Disney+, Star Wars avait déjà entamé un retour en fanfare sur le petit écran. Entre le rapatriement de séries comme Clone Wars ou Rebels et la diffusion de nouveautés à l’image de The Mandalorian et de tous ces nouveaux projets à venir, la saga a très rapidement pris ses aises sur la plateforme. Cette fois-ci, c’est au tour de l’autre mastodonte de Disney, à savoir Marvel, de s’installer confortablement et de lancer les hostilités de son côté. Une débauche de moyens qui donnera lieu à Falcon & The Winter Soldier dans le courant de ce mois de Mars mais qui nous a d’ores et déjà offert la série dont nous allons parler aujourd’hui : WandaVision.
Si l’on cherche à remettre les choses dans leurs contextes, WandaVision présente la particularité d’être à la fois un événement et quelque chose d’assez mineur. Le premier aspect de cette ambivalence est dû au fait que la série s’inscrit dans une nouvelle étape de l’Univers Cinématographique Marvel (ou MCU), celle de l’arrivée pleine et entière sur Disney+ avec des programmes originaux et exclusifs à la plateforme de streaming. On n’est plus ici dans la « récupération » de programmes comme les séries animées Marvel qui évoluent hors MCU ou des formats comme Agents of SHIELD ou Agent Carter qui, eux, en font pleinement partie. WandaVision marque le départ d’une nouvelle course, parallèle à celle menée sur grand écran et qui vise non seulement à étendre cet univers mais également à toujours plus asseoir l’omniprésence de Marvel dans la culture mondiale. En cela, cette série peut être vue comme importante.
D’un autre côté ensuite, on ne peut s’empêcher d’y voir quelque d’assez mineur comme je le disais plus haut. Pas dans le sens où la série ne se donnerait pas les moyens de sa réussite (qui pourrait en présager avant même de l’avoir vue ?) mais plutôt dans celui où elle arrive sur nos écrans alors que la dernière étape du MCU était tout de même Avengers : Endgame, sans doute la plus grosse pierre apportée à l’édifice jusqu’ici. Difficile de passer après cela donc et il ne serait sans doute pas idiot de se dire qu’au moment de l’annoncer, la série pouvait paraître bien fade aux yeux d’une grande partie d’un public encore secoué par les grands tournants posés par Endgame. De plus, le seul fait de mettre en scène les personnages de Wanda et de Vision pouvait assez facilement prêter à détourner son attention de ce nouveau projet. Aussi appréciés puissent-ils être par une partie du public, les deux tourtereaux ne sont certainement pas – jusqu’alors tout du moins – les personnages les plus vendeurs de cette galaxie. Relativement secondaires dans les intrigues cinématographiques au sein desquelles ils interviennent (sauf peut-être dans Infinity War et Avengers 2, « forcément »), Wanda Maximoff et Vision n’avaient a priori pas la carrure de porte-étendards de cette nouvelle ère où cinéma et télévision sont voués à évoluer main dans la main, bien plus que ce n’était le cas avec les séries Marvel/Netflix, qui n’ont jamais été plus loin que de petits clins d’œil çà et là.
Mais ne présumons de rien et voyons plutôt ce que WandaVision a à proposer. De manière assez large et sans trop entrer dans les détails, la série prend donc place après les événements d’Avengers : Endgame et met donc en scène Wanda et Vision, ce qui constitue déjà un premier point d’interrogation au moment de lancer la saison. En effet, étant donné la tournure prise par les événements dans le diptyque Infinity War/Endgame, on est en droit de se demander ce que ces deux protagonistes font là. Loin de moi l’idée d’en dévoiler davantage cependant car si je pense que la majorité de mon lectorat aura vu les deux derniers Avengers, je ne préfère pas couper court à la possibilité que quelqu’un passe par là en s’intéressant pour la toute première fois au MCU. Après tout, ce n’est pas parce que le monde entier semble regarder cette énorme saga que cela signifie que tout le monde s’y intéresse.

Tout commence avec Wanda et son mari Vision, petit couple de banlieue bien comme il faut. Ou presque.
Passons donc sur ce seul aspect scénariste pré-show et intéressons-nous plutôt à la forme qu’adopte tout ceci. Sur le papier, WandaVision semble vouloir se démarquer du reste du MCU en adoptant une position un petit peu particulière : d’après ce que les premières bandes-annonces laissent apercevoir, la série semble être, comment dire, plurielle. Je m’explique, quitte à ne rien apprendre de particulier à une poignée d’entre vous : les personnages de WandaVision évoluent eux-mêmes dans des séries, faisant référence aux productions télévisuelles américaines des années 50 à nos jours. Wanda et Vision apparaissent moins super-héros membres des Avengers que protagonistes de différents shows retraçant l’histoire du petit écran outre-Atlantique. Evidemment, tout ceci était présenté en amont de la diffusion avec autant de mystères que possible histoire d’attirer le chaland mais il n’en demeure pas moins que c’est exactement ce à quoi l’on assiste au moment de se lancer dans le visionnage. Ainsi démarre la série, nous laissant retrouver les deux héros éponymes au cours de deux premiers épisodes qui ressemblent à s’y méprendre au Dick Van Dyke Show et à Ma Sorcière Bien-Aimée, deux séries cultes des années 1950-60. Wanda et Vision y vivent une petite vie de couple rangé de la classe moyenne américaine de banlieue de l’époque, le tout avec moult gags so 50s à la fois datés et surprenants. Pour vous dire la vérité, avec ma nana on s’est regardés d’une drôle de manière à l’issue de cette première soirée, avec le sentiment confus d’avoir simplement passé une heure à regarder une vieille sitcom sans grand intérêt.

Faire des références et des hommages, c’est bien mignon, mais quand tu ne racontes rien à côté, ça devient vite fade.
Evidemment, nous n’avons pas été aveugles et avons bien sûr noté les éléments de scénario qui venaient laisser prévoir des bouleversements à venir.
En dépit de cette ouverture, assez étonnante en définitive, WandaVision demeure bien entendu une production du MCU et il fallait bien raccrocher les wagons à un moment. La chose n’est cependant pas faite franchement dès le départ mais plutôt par à-coups plus ou moins évidents, qu’il s’agisse de péripéties claires et nettes (mais très courtes et sans grande évidence dans ce qu’elles annoncent) ou de petits clins d’œil très relativement discrets et insérés dans les fausses pubs qui viennent ponctuer les épisodes (oui, ils ont poussé le délire jusque là). L’idée est amusante en soi mais voilà que se dresse déjà un premier écueil pour la série, à savoir un déséquilibre notable dans le traitement de chacun de ses aspects. Avec le recul et une fois que l’on a vu l’intégralité de la saison, il apparaît plus nettement encore qu’au début du visionnage que le format cherche à composer sur deux tableaux en même temps, celui du récit d’une part et celui de la référence d’autre part. Mais au lieu de mêler les deux aussi solidement que possible, les épisodes se contentent de juxtaposer les deux intentions sans jamais vraiment réussir à les faire fonctionner ensemble. Bien sûr, le scénario viendra progressivement justifier ce parti pris pour lequel je garde par ailleurs une certaine affection mais il n’arrive en aucun cas à faire rouler les deux en même temps sans que l’un prenne le pas sur l’autre. Alors, à défaut d’homogénéité, WandaVision jongle de l’un à l’autre et quand on va vouloir jouer la carte de la référence, le scénario est mis au second plan, effacé par les clins d’œil appuyés et autres gags orientés uniquement dans le sens du rappel des influences. Inversement, lorsque le scénario souhaite avancer de manière plus prononcée, c’est l’aspect « série dans la série » qui se met en retrait et devient parfaitement accessoire, retrouvant alors le statut qu’on lui soupçonnait dès le départ : celui de prétexte, plus que de véritable intention créative.
Le déséquilibre pèse ainsi sur l’ensemble de la saison et donne lieu à une poignée de premiers épisodes relativement anecdotiques où il ne se passe pas grand-chose puisque ne servant qu’à entretenir le mystère par des détails et indices très ponctuels tout en misant à fond sur la référence en veux tu en voilà aux vieilles séries d’autrefois. On gardera un œil circonspect et amusé sur la chose le temps de quelques épisodes mais on constatera toutefois assez rapidement que cet équilibre assez précaire entre les deux pans du show ne tient pas la route sur la longueur et que – comme je le disais – lorsque l’on veut insister sur l’un, c’est systématiquement au détriment de l’autre, comme si l’on n’avait tout bonnement pas su porter l’idée initiale jusqu’au bout, sans doute à cause de la nécessité de tout relier au MCU au final. Celle-ci amènera en fin de compte la série à carrément laisser l’aspect référencé en arrière-plan et à l’effacer peu à peu derrière l’intrigue principale, véritable manifestation de la toute puissante machinerie qu’est l’Univers Marvel dans ce projet. Et de nouveau, l’ombre si grande de la saga vient peser de tout son poids sur une nouvelle production : à tout vouloir intégrer dans son giron, le MCU continue d’entraver les idées nouvelles et les propositions amusantes, quand il ne les annihile pas complètement.
Plus dommage encore, ce scénario qui cherche à toutes fins à remettre les wagons sur les rails, le voilà qui se faufile tel un véritable serpent de mer, insidieusement mais surtout tout doucement. Le récit principal de WandaVision met en effet beaucoup de temps à se mettre en place. Sur 9 épisodes au total, il en faudra bien 4 ou 5 pour la seule mise en place, laquelle se fait principalement avec des détails dans un premier temps puis en ouvrant le show sur une deuxième ligne de récit qui met elle-même pas mal de temps à s’éclaircir. Laborieuse, cette installation de l’intrigue, lente, constitue une des principales difficultés que la série rencontrera pour pleinement captiver d’entrée de jeu. Je nuance volontiers mon propos ici en soulignant que, contrairement à ma nana et moi (ainsi que d’autres camarades avec qui j’en ai discuté), j’ai bien vu que nombre de spectateurs et spectatrices ont été enthousiastes dès le départ, happés par cette aura de mystère qui plane d’un bout à l’autre des premiers épisodes (et qui demeure, d’ailleurs, sur d’autres aspects au plus long cours). Je comprends bien sûr cela, étant moi-même féru des œuvres qui prennent le temps avant de donner les clés de réponse, voire même qui n’en donnent qu’une partie. Ce procédé ne m’a jamais dérangé et, au fond, ne me choque pas tant que ça dans WandaVision. Je précise cela car j’ai le sentiment que ce que je disais juste au-dessus pouvait laisser croire le contraire.
Non ce qui me pose problème, c’est encore une fois moins l’intention que son exécution. Pour dire les choses comme elles sont, WandaVision est une série inutilement lente. Si la lenteur de développement d’une intrigue ou d’un univers peut être une idée charmante dans bien des productions, elle est ici plus handicapante à mon sens, justement pour ce que j’évoquais plus haut, à savoir ce déséquilibre de traitement entre les différents aspects du show. Si cette première saison avait su tenir debout avec toutes ses idées bien stables et qui avancent dans un même mouvement homogène, nul doute que sa lente mise en place ne m’aurait pas tant gêné. Mais ici, avec cette difficulté à tout bien mettre d’aplomb, WandaVision livre moins l’image d’une série qui sait entretenir le mystère plus qu’elle ne le subit. Si je voulais exagérer un coup, je vous dirais pour résumer qu’en gros, tout ceci mis bout à bout, eh bien il ne se passe pas énormément de choses dans (au moins) la première moitié de la saison…
Dans le même ordre d’idée, on pourra également pointer du doigt le souci de rythme qui entache pas mal cette première saison. Découlant sans nul doute de ce que je mentionnais précédemment, cet écueil est tout aussi dû au format adopté par la série, à savoir des épisodes dont la durée varie entre 30 et 40 minutes en moyenne. Seulement voilà, le déséquilibre que je soulignais dans les lignes et paragraphes précédents vient clairement freiner toute la rythmique que cette durée relativement courte pouvait amener. Là où les chapitres de The Mandalorian par exemple (qui font la même durée en gros) réussissent à tenir un rythme plutôt solide à chaque coup grâce un enchaînement de péripéties plutôt soutenu, ceux de WandaVision peinent à battre leur plein de A à Z. Le choix fait de miser sur la lenteur et l’entretien du mystère est ainsi particulièrement maladroit, ou plutôt mal adapté par rapport à la durée allouée à chaque épisode. Un constat qui renforce encore l’impression qu’il ne se passe pas forcément grand-chose chaque semaine… Toujours sur la question du format d’ailleurs, je me dis qu’une diffusion hebdomadaire comme ce fut le cas n’est peut-être pas la plus judicieuse pour WandaVision. En effet, étant donné tout ce que je viens d’évoquer, je me dis qu’une diffusion en un seul bloc de toute la saison serait plus judicieux, la possibilité de bingewatcher la chose pouvant certainement palier aux soucis de rythme que la série rencontre.
Je me montre assez sévère jusqu’ici mais c’est surtout parce que je trouverai toujours assez navrant qu’une série jouissant d’une telle force de frappe ne fasse pas plus d’efforts que cela. Ou plutôt, ce n’est pas qu’elle ne veuille pas en faire, c’est surtout que ces derniers se montrent en partie vains, limités par une forme et des nécessités de fond qui viennent plomber les idées les plus originales du projet. Ceci étant dit, il ne faut pas non plus juger et condamner WandaVision à l’oubli le plus complet, la série réussissant malgré tout à marquer quelques points positifs. En dépit des errances rythmiques et des difficultés à jongler sur tous les registres en même temps (c’est souvent le risque quand on veut trop en faire, notez), cette première saison arrive dans sa seconde moitié à proposer quelques éléments un peu plus intéressants que le reste. Un « retour en grâce » qui coïncide par ailleurs avec le moment où le show décide de complètement laisser tomber tout le côté référencé. On continuera bien sûr à évoquer autant Malcolm que Modern Family (avec plus ou moins de classe d’ailleurs) mais la chose passe vraiment au second voire troisième plan.
Dès lors, la série estampillée Disney+ Originals se rappelle qu’elle est aussi et surtout un morceau du MCU et c’est lui qui vient prendre le pas et diriger toute la fin de saison. Après avoir guidé quelques éléments dans la première moitié (l’agent Woo, Monica Rambeau…), l’univers partagé Marvel redevient maître d’œuvre à part entière et trace lui-même le sillon dans lequel la fin du récit proposé ici va devoir se développer. Si je ne peux m’empêcher de croire que cette remise sur les rails est un peu brutale et finit d’empêcher WandaVision de réaliser une proposition réellement originale, il est cependant indéniable que ce retour dans le giron général s’accompagne d’une relance de l’intrigue et d’une rythmique un peu plus efficace. En se recentrant sur les éléments primordiaux de son récit, la série s’envole enfin ! Entre mystères qui se résolvent en partie, antagonistes qui se révèlent et action qui prend enfin place, WandaVision s’achève mieux qu’elle n’aura commencé. On pourra toujours soulever quelques lièvres pour montrer que les choses ne sont pas parfaites (le jumeau, les enfants…) mais je n’ai pas envie de m’éterniser là-dessus. D’abord parce que ça impliquerait de révéler des éléments cruciaux de l’intrigue mais aussi parce que ça me demanderait de rédiger des explications et analyses que je n’ai nullement le cœur à pondre pour tout vous dire. Le mieux reste encore que vous alliez jeter un œil par vous-mêmes. Le fait est en tous cas que la fin de la saison m’a tout de même plus emballé que, plutôt que son tout début (lequel m’intriguait beaucoup mine de rien), son milieu.
La machine se lance donc avec force au moment où le MCU en reprend les commandes mais voilà qui pose plusieurs questions. Ces dernières, elles découlent de la façon dont l’univers Marvel vient occuper sa place au sein de WandaVision : au forceps. Tel que je vois les choses, l’évocation des événements précédents de la saga se fait avec une espèce de naturel qui tient plus du « ça va de soi » que de la remise en contexte. Les différents flashbacks ou retours sur des événements précis se font systématiquement en partant du principe que vous avez tout vu, vous spectateurs et spectatrices qui vous lancez dans WandaVision en ce début d’année. De ce fait, la série se contente de petites accroches et de détours extrêmement rapides et j’ai en tête l’image d’un Keivn Feige qui me lâcherait à tout bout de champ des « enfin tu vois de quoi je parle » convenus. Sauf que, oui, je vois de quoi tu parles Kevin mais est-ce le cas de toutes les personnes qui vont se décider à regarder ta nouvelle série ?
Le manque de clarté quant aux événements précédents, notamment ceux survenus dans Avengers : Endgame, sera clairement handicapant pour les néophytes qui se plongeraient dans le MCU pour la toute première fois ici ou qui se sont toujours contenter de le grignoter sans se montrer assidus au point de regarder tous les films. WandaVision exige donc de son public une connaissance préalable du contexte dans lequel les péripéties de la série prennent place et se ferme en cela à un potentiel nouveau public. Car si le MCU demeure une machine mondiale qui roule sur le cinéma à grands coups de millions et de millions de spectateurs et spectatrices, impossible de croire que tous les abonnés à Disney+ et donc tous les potentiels téléspectateurs de cette nouvelle série s’intéressent déjà à Marvel avant cela. A mon sens, WandaVision loupe le coche d’une invitation à entrer dans le MCU qu’elle aurait pourtant eu toute légitimité à envoyer à un public qui ne s’y connait pas trop voire pas du tout en la matière et venu sur la plateforme pour d’autres contenus. Cela pose en définitive la question de l’image que le MCU a de lui-même et qu’il souhaite renvoyer aux gens qui croiseraient sa route. La question aussi de la volonté dont il veut faire preuve à l’égard de ses publics, qu’ils soient acquis ou en devenir. Après environ 13 ans d’existence, serait-il dans l’état d’esprit où tout lui semble acquis ? Où ses têtes pensantes considéreraient qu’elles n’ont plus aucun effort à fournir pour amener à leur mastodonte un nouveau public ? Je ne sais bien évidemment pas ce qui se raconte dans les réunions des décisionnaires les plus haut placés de Marvel et Disney mais je m’interroge tout de même sur l’approche qu’ils souhaitent développer, surtout après avoir moi-même vu WandaVision.
Vu de ma fenêtre, il me semble important que Marvel ne se repose surtout pas sur ses lauriers et ses acquis pour la simple et bonne raison que ces derniers sont en partie perdus (exit Iron Man et Captain America, souvenez-vous !). A l’aube de l’entrée en jeu d’une nouvelle génération de super-héros, je crois qu’il est nécessaire de faire attention à deux choses : ne pas perdre l’attention du public fidèle mais pas non plus totalement passionné, et ensuite penser à l’inéluctable renouvellement de ce dernier. En un peu plus d’une décennie, nous avons tous évolué et il n’est absolument pas inconcevable d’imaginer qu’une partie du public d’origine puisse mettre les voiles alors que ses héros des débuts ne sont plus tous là et qu’arrivent bientôt des protagonistes moins connus et donc malgré eux moins attirants (désolé Shang-Chi mais bon courage pour faire comme Black Panther). Je dresse ici un questionnement qui m’est venu en regardant la série qui nous occupe aujourd’hui mais je ne vais pas aller jouer les oiseaux de mauvais augure : Marvel va bien et Marvel ira bien. Mieux encore, la Maison des Idées a un coup d’avance. Grâce au rachat de la Fox par Disney, rappelons que les X-Men, Deadpool et les 4 Fantastiques sont revenus dans son jeu et que ces héros seront autant d’atouts essentiels pour soutenir la bête dans la nouvelle ère qui s’ouvre devant elle. Cela n’enlève toutefois rien à mon propos et je continue de croire que, qualités et défauts mis de côté, WandaVision souffre de la prétention d’un MCU peu enclin à s’ouvrir aux autres. Je ne dis pas que cela va conduire à un échec de la série (on en est même loin a priori) mais c’est la philosophie qui se cache derrière qui me chagrine un peu.
____________________
Je termine ce papier en me rendant compte que je n’ai strictement rien dit concernant la distribution qui nous sert cette série. Très rapidement donc : Elizabeth Olsen s’en sort tout à fait honorablement, c’est un vrai plaisir de voir Paul Bettany faire autre chose de son personnage et enfin mettre un peu plus d’acting dans son Vision et enfin je confesse mon plaisir de voir Kathryn Hahn dans le rôle qui lui est dévolu. Même si le choix de cette comédienne tranche avec ce qui était observable dans les comics d’origine, on ne peut nier le grain de qualité qu’elle glisse dans les séquences où elle apparaît.
Pour vraiment conclure cette fois, je me contenterai de quelques mots. WandaVision n’est pas une réussite. Elle manque de rythme et surtout de capacité à suivre ses idées premières. Paralysée en partie par l’ombre du MCU, elle peine à se sortir du lot et à composer un format qui sache se démarquer du reste de la production. Quelques idées originales viendront lui accorder du crédit mais elles ne sont jamais suffisamment abouties, hélas. Reste un divertissement qui peine à démarrer et qui, lorsqu’il le fera enfin, jouera son rôle sans essayer d’être autre chose que « la nouvelle pierre télévisuelle de l’univers Marvel ». Dommage, j’aurais bien aimé que ça soit WandaVision. Et juste WandaVision, avec ses idées, sa philosophie, ses concepts. Et merde pour le MCU.
J’en suis à 5 épisodes là, et je trouve ça fascinant de voir que les rois du monde actuels du cinéma sont si médiocres.
Je suis évidemment d’accord pour la lenteur du show qui étale sur 9 épisodes une intrigue qui tient en un (le quatrième épisode dévoile tout, et ne laisse plus place à aucun mystère).
Ce qui me choque le plus ceci dit, c’est de prendre cette vision de la banlieue américaine et de la représentation des sitcoms, et de n’avoir absolument rien à dire. Je ne parle même pas de l’inconsistance de leur univers qui me laisse quand même me demander pourquoi l’imaginaire de Wanda est américain alors qu’elle a vécu dans un pays fictif Russe, ni même le je m’en foutisme absolu de faire revenir son frère sous les traits d’Evan Peters (qui doit se justifier par le fait que lui, au moins, a l’habitude des séries médiocres). Non vraiment, je trouve ça navrant de prendre cette esthétique pour finalement ne rien en dire. L’imaginaire des scénaristes, c’est Ma Sorcière bien aimée, et c’est tout. Ils en reprennent le style, l’écriture et ils font la même chose sur les trois premiers épisodes sans que le spectateur comprenne si c’est fait sincèrement ou pour se moquer. Dans un cas, ça tombe à l’eau, dans l’autre, ça montre encore le cynisme de cette société de production.
Ca me rend extrêmement triste surtout après avoir lu le comics Vision en début d’année, censé être une source d’inspiration, qui lui n’en fini pas de pousser son sujet et ses thèmes au plus extrême.
Quel manque d’ambition, de vision (ahah) et de talent. A côté, Desperate Housewives passe pour une série excessivement intéressante.
Ha ha ha, quand j’ai reçu la notif qui me disait que tu avais commenté, j’avais une petite idée de ce à quoi je pouvais m’attendre et je ne suis pas déçu !
Je te répondrais bien 2-3 trucs concernant quelques interrogations que tu as mais ce serait spoiler la poignée d’épisodes qui te restent.
Mais oui, sans que je sois dans la même verve que toi, on partage grosso modo le même point de vue : c’est feignant et c’en est fier. Donc c’est triste.
Et oui, pardon, j’ai oublié de te dire : très bon article, comme d’habitude, mais ça coule de source ça. ^^
Pingback: « Falcon & Le Soldat de l’Hiver , saison 1 : Ô Captain, mes Captain | «Dans mon Eucalyptus perché
Pingback: 2021 : Bilan et Eucalyptus d’Or | Dans mon Eucalyptus perché
Pingback: « Spider-Man – No Way Home : Grand pouvoir, zéro responsabilité | «Dans mon Eucalyptus perché
Pingback: « Doctor Strange in the Multiverse of Madness : Raimi sur les rails | «Dans mon Eucalyptus perché
Pingback: « Obi-Wan Kenobi : Le grand essorage | «Dans mon Eucalyptus perché