E3 2021 : l’heure du tri

En dépit des circonstances actuelles, il y a toute une frange du monde du gaming qui s’évertue à garder « l’esprit E3 ». A savoir une concentration sur un laps de temps aussi réduit que possible d’un maximum d’interventions visant à présenter autant de jeux inédits qu’on le pourra. On peut difficilement se voiler la face : l’E3 en temps de Covid, c’est un sacré chantier. Mais le voilà qui revient perpétuellement, l’air de rien, alors qu’on l’annonce aussi mort que Nintendo depuis au moins aussi longtemps… Fondu dans une vague d’événements qui n’en ont parfois que le nom, l’E3 2021 s’est déroulé du 12 au 15 Juin dernier, livrant à des millions de joueurs et joueuses l’impression que ce sont tout autant de nouveaux jeux qui vont venir alimenter nos consoles et PC dans les mois à venir. Difficile de tout voir, difficile surtout de s’intéresser à tout mais on finit fatalement par faire sa petite liste de courses. Trop longue pour une seule vie, la plupart du temps… A titre personnel, c’est une bonne trentaine de jeux qui m’ont tapé dans l’œil, de manière plus ou moins forte, et j’ai eu envie de partager avec vous une poignée d’entre eux dans cet article.

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Avant d’attaquer le vif du sujet, quelques mots utiles. Mon intention avec cet article n’est que de partager avec vous une sélection de coups de cœur plus ou moins marqués, de sources de curiosité qui me paraissent très subjectivement dignes d’intérêt. Si vous êtes venus ici en quête d’un regard aussi complet que possible sur les quelques jours animés que nous avons passés entre le 12 et le 15, vous voilà bien fourvoyés. Je n’ai aucune intention de faire une « analyse » de l’événement aussi complète que possible. Je n’ai également aucune envie de comparer les conférences dans le détail avec, à la clé, la réponse que je pourrais donner à la sacro-sainte question « Qui a gagné l’E3 ? ». Fut un temps, ce sont là des choses que j’aurais pu faire, réparties dans plusieurs papiers que j’aurais savamment planifiés et échelonnés afin d’accompagner le début de l’été. Mais ça ne m’amuse plus de regarder les choses de cette façon et je préfère désormais me concentrer sur l’essentiel : du partage.

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Notez que je rassemble tout sous la bannière de l’E3 mais il y a aussi le Summer Game Fest de ce bon vieux Geoff Keighley…

On ne va pas se mentir non plus, la façon dont les choses ont évoluées pour l’E3 en l’espace de deux ans ne me donne de toute façon pas plus envie que ça d’en faire trop. Bouleversée par la crise du Covid, la sphère professionnelle du jeu vidéo a rebattu les cartes. Privée de la possibilité de réunir ses acteurs en différents lieux où se tiendraient tout autant de salons, elle s’est tournée vers internet toute entière, dans un mouvement collectif qu’on n’aurait pas cru voir arriver si vite s’il n’y avait pas eu la crise sanitaire. En effet, alors que l’E3 s’évertuait à tenir bon la barre malgré l’augmentation des critiques quant à son format, souvent jugé comme appartenant au passé, nous voilà à multiplier les visionnages de conférences qui n’en sont plus, toutes remplacées par des diffusions pré-enregistrées. A la manière de Nintendo qui avait quitté la scène des conférences classiques de l’E3 en instaurant ses Nintendo Directs, tous les acteurs se sont emparés du format aujourd’hui : développeurs, constructeurs, médias, collectifs… Tous essaient de proposer leur petite « conférence vidéo » dans un élan de schizophrénie assez étonnant. Car là où cette adoption unanime du format numérique aurait pu conduire à diluer un peu les choses, voilà qu’on continue à tous s’entasser l’espace d’un week-end où les diffusions s’enchaînent à un rythme effréné, privant souvent celles et ceux qui les regardent d’un temps de digestion suffisant. Pire encore, c’est l’occasion donnée à tous ces observateurs de noter la redondance des présentations, certains jeux revenant deux, trois, quatre fois dans le week-end, sinon plus, navigant d’une conf à l’autre pour montrer chaque fois le même trailer ou le même (maigre) bout de gameplay. Au fond, et nonobstant tout l’intérêt qu’on peut y porter, qui n’en a pas eu marre de voir SableLake ou Skatebirds au bout d’un moment ? Et je dis ça alors qu’il y en a deux sur les trois qui me font envie de base.

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Sérieux, ça devient trop…

Cette deuxième édition d’un E3 remanié pour répondre au contexte me laisse donc particulièrement perplexe. On sent la volonté de s’adapter mais sans trop rompre avec les formats habituels. Ou plutôt avec les timings habituels. Le cul entre deux chaises, l’ESA (qui organise donc l’E3) semble tenter de répondre aux exigences du moment que nous traversons tout en faisant en sorte que nous ne perdions pas l’habitude du salon tel que nous l’avons connu et tel que nous devrions le retrouver quand tout rentrera enfin dans l’ordre. Sauf que ces deux années passées en full online ont soulevé suffisamment de points pour qu’on se demande encore et toujours la pertinence d’un tel événement dans la forme où nous l’avions laissé en 2019. Oh bien sûr, le salon in situ c’est aussi et surtout l’occasion de dresser les stands pour accueillir joueurs, joueuses et membres de la presse qui viennent alors prendre en main au sens propre les nouveautés annoncées et présentées. Mais à l’heure où le moindre jeu peut faire l’objet d’une démo disponible immédiatement après la présentation dudit titre, pourquoi encore s’encombrer et s’imposer de telles organisations dont les coûts sont par ailleurs immenses pour tout le monde, intervenants comme visiteurs (professionnels ou non) ? Sans doute est-ce parce que le jeu vidéo aime la notion d’événement. Depuis toujours, ce média a aimé les grands moments, les grands rendez-vous vendus comme incontournables à tel point qu’ils ont fini par le devenir. Le jeu vidéo aime rassembler les foules et leur en mettre plein la vue avec des grands shows et des invités toujours plus prestigieux ! Alors on continue à se rassembler en des instants précis, quitte à se bousculer sur le boulevard des conférences et passer inaperçu au milieu des autres. C’est à se demander si, finalement, ce ne sont pas ceux qui suivent leur propre temporalité (EA et Annapurna en Juillet, Sony nulle part…) qui savent encore le mieux répondre à cet irrésistible appel de « l’événement »…

Mais cessons là ces quelques mots introductifs et venons-en à ce qui nous intéresse aujourd’hui : les jeux ! Comme je le mentionnais plus haut, ce sont une grosse trentaine de titres présentés au cours de ce dense week-end qui ont réussi à retenir mon attention, dans une plus ou moins grande mesure selon les cas. Mais bon, en toute honnêteté, 35 jeux à vous lister dans cet article, ce serait chiant pour vous comme pour moi. Je me suis donc mis à la tâche et ai arrêté mon choix autour de 10 softs ! Une dizaine que j’ai choisie pour son caractère inédit ou pour le fait que la présentation dont ils ont fait l’objet le week-end dernier a fini de me convaincre. Parallèlement, j’ai gardé une poignée d’autres jeux que je glisserai dans une section « mentions spéciales » juste après et sans verbiage. Ceux-là seront des jeux qu’on a revus alors qu’on les connaissait depuis longtemps ou alors des titres dont je pense qu’ils méritent le coup d’œil même si je ne suis pas sûr du tout d’y jouer.

Ma sélection

12 Minutes

C’est en 2015 que nous avons entendu parler de 12 Minutes pour la première fois. Développé par Nomada et en particulier par Luis Antonio (ex-Rockstar, ex-Ubisoft), le jeu s’était présenté à la PAX East en dévoilant son concept mais en se contentant d’illustration de substitutions. Il faudra attendre 2019 pour que le grand public se penche enfin sur cette petite production indé, éditée par Annapurna Interactive, et qui revenait cette année-là sur le devant de la scène en s’invitant dans la conférence Xbox. Alors annoncée, la sortie du titre sera finalement repoussée pour être calée au 19 Août prochain, profitant de ce petit retard pour s’illustrer une dernière fois lors de cet E3 2021.
Si 12 Minutes m’intéresse tant, c’est pour le concept qu’il met en place. Pourtant assez classique sur le papier, ce dernier repose sur une boucle temporelle de 12 minutes qui se répète encore et encore. Nous y incarnons un homme dont la soirée romantique avec sa femme est interrompue par un flic qui accuse cette dernière de meurtre et nous passe violemment à tabac. Une introduction à l’issue de laquelle nous nous retrouvons au point de départ et parés à affronter cette boucle de 12 minutes. Ce qui m’intrigue dans ce titre, c’est autant cette proposition que tous les atours qui vont être celui de ce jeu. Jouissant de bien des références toutes plus belles les unes que les autres (ShiningFenêtre sur CourMemento…), 12 Minutes s’annonce non seulement très beau mais aussi riche d’une atmosphère que j’adore : lourde, pesante, jouant volontiers avec la claustrophobie… J’attends vraiment de ce titre une expérience très intéressante sur ce plan-là et j’ose croire que la qualité de son casting viendra enrichir encore plus la chose : James McAvoy, Daisy Ridley et Willem Dafoe sont en effet les trois voix de 12 Minutes et ça, c’est quand même la classe.

12 Minutes sera disponible le 19 Août prochain sur Xbox One, Xbox Series X|S (Gamepass) et PC.

Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp

Il fut à mon sens une des plus jolies surprises du Nintendo Direct de cet E3 2021 mais j’ai l’impression que nous ne sommes pas si nombreux que cela à le penser. Peut-être est-ce à lier au fait qu’Advance Wars, originellement sorti sur Game Boy Advance en 2001 (2002 chez nous), fut un des grands jeux de mon adolescence. A tel point qu’alors que je n’étais pas trop chaud pour le faire, j’emmenais même ma console au collège pour jouer avec des camarades, c’est vous dire !
Pas surprenant donc que je sois content de voir la licence, héritière des Nintendo Wars nés sur Famicom en 1988, revenir sur Switch. Annoncé pour le 3 Décembre prochain, le titre comprendra par ailleurs les deux premiers épisodes de la saga, ce qui sera pour moi l’occasion idéale pour découvrir Advance Wars 2, que je n’ai jamais eu l’occasion de faire. L’enthousiasme me pousse cependant peut-être à me voiler la face sur certains aspects de ce remake. Je pense par exemple à son apparence, les graphismes employés dans ce Re-Boot Camp n’étant pas forcément les plus beaux qui soient et, pire encore, perdent énormément du charme tout en pixels de l’original… Ensuite, il y a ce prix. Disons que je ne m’attendais pas à ce que cette compilation soit vendue entre 50 et 60€ selon les revendeurs.
Cela dit, tout ceci semble bien secondaire comparé au plaisir que je trouverai à parcourir ces deux titres le moment venu. Advance Wars propose en effet une approche du tactical RPG qui n’est certes plus fondamentalement novatrice aujourd’hui mais qui, à l’époque, résonnait comme une petite révolution. Avec ses prises de villes pour engranger des revenus, sa fabrication d’unités, les pouvoirs spéciaux de ses généraux et son multijoueur exemplaire, Advance Wars est en soi une expérience extrêmement plaisante qu’avait d’ailleurs récemment très bien su reprendre à son compte un jeu comme WarGroove. Un style bien particulier qui distingue assez bien cette série d’autre grands classiques du genre comme Fire Emblem et lui aura permis de se tailler une belle identité au cours des années. Un esprit qui peut donner lieu à des batailles aussi dantesques que longues et où les retournements de situation ne sont jamais bien loin si l’on n’a pas suffisamment calculé son dernier coup. Et rien que pour cela, je suis bien content d’avoir vu cette annonce dans le Direct de mardi dernier !

Advance Wars: Re-Boot Camp sera disponible le 3 Décembre en exclusivité sur Switch.

Forza Horizon 5

Il se murmurait depuis quelques semaines déjà que le cinquième volet de Forza Horizon pourrait être de la partie au cours de cet E3. Pour mon plus grand plaisir, le pendant arcade de la licence Forza n’aura pas manqué le rendez-vous de la conférence Xbox et se sera donc dévoilé au cours d’une présentation de gameplay aussi sommaire que similaire à celle à laquelle nous avions eu droit pour Forza Horizon 4…et Forza Horizon 3…enfin bref !

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¡Viva México!

Bon après, on ne va pas se raconter des balivernes, Forza Horizon n’est pas la série qui fait sa révolution à chaque nouvel épisode. Alors pourquoi s’embêter à changer la façon de les présenter ? Plus sérieusement, je ne cache absolument pas la hâte qui est la mienne de reprendre le volant dans ce cinquième opus. Pour vous raconter une histoire (courte), Forza Horizon est la série qui m’a réconcilié avec les jeux de voitures de manière générale. Lassé de faire des courses fades ou de banals tours de circuits, je m’étais depuis longtemps éloigné du genre quand je me suis essayé à Forza Horizon 2 courant 2013 ou 2014, je ne sais plus trop. J’y retrouvais le plaisir grisant de simplement conduire et faire l’andouille avec une voiture mais sans que cela soit au détriment de ce que le jeu avait à me proposer. Tout au contraire, c’était spécifiquement ce que le jeu me proposait de lui-même ! Avec Forza Horizon 3 puis 4, Xbox n’a jamais cherché rien d’autre que de multiplier les défis à relever et surtout dépayser les joueurs et joueuses en les emmenant dans des décors toujours aussi beaux. Du Sud de la France au Royaume-Uni en passant par l’Australie, Horizon se veut écrin dans lequel nous sommes libres de faire n’importe quoi au volant des bolides les plus puissants ou les plus improbables. Un goût de l’absurde d’ailleurs que le jeu nourrit également avec des DLC toujours amusants où l’on peut devenir une voiture Hot Wheels ou en LEGO selon les cas…
Avec le cinquième épisode, c’est au Mexique que nous nous retrouverons, belle promesse de décors toujours plus somptueux et pour lesquels il semble déjà acquis que la réussite visuelle sera au rendez-vous (Forza Horizon 4 était déjà magnifique). Il faudra maintenant attendre de voir comment cet épisode va chercher à renouveler un peu l’expérience en termes de game design. Car il ne faudrait pas commencer à trop sympathiser avec la routine et si une poignée d’éléments dévoilés durant la conférence Xbox viennent déjà attester de tentatives pour apporter de nouvelles idées, il convient d’espérer qu’on ne se contentera pas forcément de cela. Dans le pire des cas, je ne peux toutefois pas m’empêcher de me dire qu’on aura un Forza Horizon 4++ mais au Mexique : nul doute qu’on passera un excellent moment.

Forza Horizon 5  est attendu pour le 9 Novembre prochain sur Xbox One, Xbox Series X|S (Gamepass) et PC.

Harold Halibut

Voilà un titre dont je n’avais encore jamais entendu parler. Le projet Harold Halibut remonte pourtant (pour le public) à 2017, quand le jeu s’est vu glorieusement financé via Kickstarter. Développé par Slow Bros (dont c’est la première œuvre), le titre aura en tous cas été une des petites sensations indés de cet E3.
Il faut dire que le jeu attire l’œil à plus d’un titre. Il y a d’abord son pitch : nous y incarnons le héros éponyme, pris dans la routine qui est devenue la sienne depuis que le vaisseau à bord duquel il avait embarqué s’est retrouvé submergé sous l’océan d’une autre planète. Ce vaisseau, il avait quitté la Terre 250 ans plus tôt, la laissant dans la Guerre Froide qu’elle traversait alors et qui laissait craindre une apocalypse nucléaire toujours plus menaçante. Sauf que voilà, l’apocalypse n’a pas eu lieu et il n’y a désormais aucun moyen de retourner sur la planète bleue à l’exception de cette fenêtre de tir que de fortuits événements rendent possible mais qu’il ne faut surtout pas rater ! J’imagine déjà ce que le jeu aura à traiter comme thématiques avec ce scénario. Quitter son foyer pour en fonder un autre par exemple. Ou encore les questionnements qui se cacheront sans doute derrière ce retour possible (rentrer mais pour trouver quoi après tout ce temps ?)… Par ailleurs, l’esthétique générale du titre est évidemment un autre immense atout dans sa poche. Construit de manière à ressembler à une animation en stop motionHarold Halibut s’annonce splendide. Forgé par des personnes qui viennent principalement du monde du cinéma, le projet semble porter en lui une flamme cinématographique toute trouvée et par conséquent la promesse d’un régal visuel incontestable. Notez cependant qu’il ne s’agit pas de pure stop motion. Si les décors et les personnages ont effectivement été réalisés à la main, les figurines ont toutefois été numérisées en photogrammétrie puis animées sur ordinateur. Il n’en demeure pas moins que le rendu final semble exceptionnel et qu’il n’en faut pas beaucoup plus pour me charmer, d’autant que la douceur visuelle de Harold Halibut ne semble avoir d’égal que la poésie de son propos et le caractère touchant de son héros-malgré-lui.

Harold Halibut sortira courant 2021 sur PC, PS4/5 et Xbox One/Series X|S.

Lake

Ce n’est certes pas la première fois que nous découvrions Lake et je pense même qu’on peut également dire que la présentation dont il a fait l’objet au cours de cet E3 ne nous aura pas appris grand-chose de plus. Mais je tenais tout de même à l’intégrer dans cette sélection car c’est sans doute l’un des projets indés qui m’attirent le plus ces derniers temps.
Il y a un an déjà, Lake faisait une première apparition devant le public en ouverture du Guerrilla Collective. Développé par Gamious, studio néerlandais qui nous vient de la ville de Haarlem, le titre sort après toute une série de jeux parus entre 2013 et 2017 sur PC et appareils mobiles. Avec Lake, Gamious semble cependant faire le pari d’entrer dans « la cour des grands indés ». Le soft s’apparente en effet à toute une mouvance de jeux qui font les belles heures de la scène indépendante depuis quelque temps et, j’ai l’impression, plus particulièrement depuis la sortie de Firewatch en 2016. Il s’agit là d’incarner Meredith, une femme d’une quarantaine d’années qui, dans la deuxième moitié des années 1980, décide de faire prendre un tournant à sa vie en mettant de côté sa riche carrière de femme active moderne pour retourner auprès de son facteur de père dans l’Oregon. Ici, et pendant deux semaines, elle va d’ailleurs remplacer son père en tant que factrice et sera donc amenée à arpenter la petite ville de Providence Oaks afin de livrer courriers et colis aux habitants. Nous nous retrouvons alors, et les vidéos de cet E3 2021 nous l’ont confirmé de plus belle, face à un de ces titres indés marqués du sceau du chill et qui va mettre l’accent sur ses personnages, sur les relations que nous nouerons avec les différents PNJ mais aussi, en tant que joueurs et joueuses, avec Meredith. Vraisemblablement propice à l’introspection, le jeu proposera même trois fins différentes, ce qui lui donne à mon sens d’autant plus d’intérêt compte tenu de ses intentions premières. Lake sera donc un de ces jeux indés qui mise sur le retour aux sources, un thème de plus en plus en vogue dans ce milieu et qui, j’en conviens, me parle tout particulièrement. Peut-être est-ce la trentaine naissante qui s’exprime mais je ressens un besoin tout particulier de vivre ce genre d’expériences alors à défaut de le faire IRL, je ne cracherai certainement pas sur un jeu vidéo qui s’y apparente. Surtout qu’il est bien joli avec son esthétique low poli.

Lake sortira sur PC et Xbox Series X|S le 1er Septembre prochain.

Metroid Dread

Non, nous n’avons pas eu de nouvelles de Metroid Prime 4 au cours de cet E3… Annoncé il y a maintenant quatre ans (4 ANS !), le prochain volet de la série Metroid Prime continue de se faire discret. Initialement confié à Bandai Namco (et encore, Nintendo n’a jamais réellement confirmé cela), le titre a malheureusement eu les plus grandes peines du monde à atteindre le niveau d’exigence que le constructeur fixait. A tel point qu’en Janvier 2019, Shinya Takahashi (DG de Nintendo) nous annonçait que le développement passait entre les mains de Retro Studios (développeurs historiques des Metroid Prime) et recommençait à zéro. Une nouvelle à la fois triste (toujours plus d’attente) et heureuse dans le sens où le degré d’exigence de Nintendo semble toujours aussi élevé sur ses licences-maison, y compris celles un peu moins grand public telles que Metroid. Lors du Direct de mardi dernier, seuls quelques mots ont filtré concernant Prime 4 : « on travaille d’arrache-pied ». Mais Nintendo n’est pas venu les mains vides.

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On t’aura attendue toi !

Et c’est un nom revenu d’outre-tombe qui nous a été lancé dans la foulée de cet état de santé succinct : Metroid Dread ! Un titre dont on n’entendait plus parler depuis si longtemps que je dois bien avouer que j’avais même fini par oublier son existence. Le projet Metroid Dread est en effet né il y a une quinzaine d’années, quand Nintendo travaillait sur une suite à donner à Metroid Fusion. Sorti sur Game Boy Advance, le jeu était alors l’ultime épisode de l’arc narratif de Metroid racontant la lutte de Samus contre les affreuses bestioles éponymes mais il offrait cependant suffisamment de place pour une suite. Le jeu aura donc d’abord été envisagé sur DS pour finalement être mis dans un tiroir, la faute aux « limites technologiques de l’époque », nous dit-on. Le voilà en tous cas qui fait son grand retour, confié cette fois-ci à MercurySteam, studio espagnol qui aura notamment travaillé sur trois épisodes de Castlevania très inégalement accueillis (Lords of ShadowMirror of Fate et Lords of Shadow 2) mais aussi et surtout sur Metroid: Samus Returnsremake sur 3DS du Metroid II de la Game Boy. Avec ce dernier jeu, le studio avait prouvé sa capacité à saisir l’essence de la série et d’y injecter de quoi la renouveler un coup. Si le titre ne révolutionnait pas la saga à proprement parler, il proposait un certain nombre de nouveautés réjouissantes qui en auront fait un très bon épisode.
Le trailer de Metroid Dread laisse justement entrevoir la façon dont cette expérience passée a vraisemblablement nourri le développement de ce titre inédit. Nouvelle dynamique dans le gameplay, nouvelles compétences, nouveaux éléments-clés de game design… MercurySteam donne le sentiment à travers ces quelques images d’avoir voulu chambouler un peu les codes tout en restant fidèle à l’esprit fondateur de la licence. Il conviendra toujours d’attendre de voir le jeu à l’œuvre pour confirmer ou non ce sentiment mais les impressions sont d’ores et déjà au beau fixe.

Metroid Dread arrivera sur Switch le 8 Octobre prochain.

Moonglow Bay

Moonglow Bay s’était déjà présenté à nous en Mars dernier, au cours d’un ID@Xbox. Mais je dois bien avouer que je n’en avais aucun souvenir (avais-je au moins regardé cette diffusion ?). C’est en tous cas avec plaisir que j’ai vu revenir le petit jeu de Bunnyhug tout en voxel, façon The Touryst un peu.
Ce n’est toutefois pas sur Moonglow Bay que j’ai le plus de choses à dire en revanche… Je disais au sujet de Lake un peu plus haut que le thème du retour aux sources était à la mode, et voilà un exemple de plus à glisser dans la musette. L’on y campe cette fois-ci un personnage surnommé Guppy, femme qui se lance dans le sympathique marché de la poissonnerie. A nous alors d’embarquer sur notre bateau de pêche pour attraper de quoi faire tourner l’affaire. Mais nulle question de gestion à proprement parler ou ce genre de choses, tout ceci étant finalement plus prétexte qu’autre chose pour développer cette atmosphère douce propre à l’imaginaire qui entoure les petites villes tranquilles et côtières des Etats-Unis. Prenant place une fois de plus dans les années 1980, ce qui continue de me faire dresser le parallèle avec LakeMoonglow Bay se résume finalement comme un « RPG de pêche » si l’on en croit son site officiel, mettant en particulier l’accent sur l’histoire et la forte charge émotionnelle de cette dernière. Si cela pourra rapidement sembler cliché sur les bords, j’attends tout de même avec impatience ce petit jeu qui s’annonce comme une jolie bulle rafraîchissante et colorée. A noter au passage car ce n’est pas rien que la bande originale du soft est composée par Lena Raine, compositrice connue et reconnue pour l’excellente OST de Celeste.

Moonglow Bay est attendu sur PC et Xbox One/Series X|S (Gamepass) durant l’année 2021.

Replaced

C’est une découverte pleine et entière que ce Replaced, dévoilé durant la conférence Xbox. Ce titre-ci, c’est dans une autre frange de jeux indés en vogue qu’il s’insère, celle des titres qui vont miser sur le dystopique, le pixel art, la 2D… Souvent qualifiés de jeux « indéprimants », ces œuvres n’en sont cependant pas moins des merveilles pour beaucoup d’entre eux.
Tout porte à croire que Replaced pourrait rejoindre le rang de ces réussites justement. Séduisant dès les premiers instants de son trailer, le jeu développé par Sad Cat Studio (dont c’est la première production) et édité par Coatsink Software (qui éditera justement Moonglow Bay également), annonce très rapidement le ton. Côté game design, on se dirige très clairement vers un platformer d’action brutal et mettant en scène R.E.A.C.H., une IA bloquée dans un corps humain. Le tout se déroulera dans une version dystopique de Phoenix, en Arizona, dans des décors sublimes qui permettent d’ores et déjà de confier à Replaced la place du « Jeu indé en 2D avec des pixels super beaux que j’ai hâte d’essayer ». Vibrant d’une fibre cinématographique assumée et apparemment léchée, la bande annonce du titre n’a eu de cesse de m’en mettre plein la vue. J’ajouterais bien qu’il faut maintenant attendre d’en découvrir plus sur le gameplay, histoire de voir si le jeu en vaut pleinement la chandelle, mais je me dis aussi que même si Replaced n’est « qu’un » platformer d’action sans intention de révolutionner quoi que ce soit, il pourrait bien être excellent malgré tout !

Replaced sortira courant 2022 sur PC et Xbox One/Series X|S.

Somerville

S’il y a bien un jeu indé qui aura évoqué quelques grands classiques de ces dernières années, y compris des AAA, ce fut clairement Somerville ! Développé par Jumpship, le titre fut révélé pour la toute première fois pendant la conférence Xbox et aura été une bien belle surprise. Le projet remonte quant à lui à 2014, quand Chris Olsen (l’un des co-fondateurs du studio) commence à bosser sur ce dernier. En 2016, il établit enfin son premier véritable prototype jouable, lequel sera un argument-clé pour convaincre Dino Patti (l’autre co-fondateur du studio mais alors surtout ex-PDG de Playdead) de le rejoindre dans cette aventure. Jumpship naît peu de temps après, et Somerville commence enfin à évoluer vers ce qui nous a été présenté l’autre jour.

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Somerville semble en tous cas jouir d’une atmosphère saisissante.

Prenant place dans un monde post-apocalyptique, vraisemblablement suite à une attaque extra-terrestre, Somerville nous mettre en scène dans la peau d’un père qui devra tout faire pour protéger sa famille de ces événements. De ce que l’on en voit dans le trailer, le titre prendra la forme d’un jeu d’aventure le plus souvent présenté comme un platformer 2D. N’entendez cependant pas par là qu’il s’agira d’un soft qui empruntera aux grands pontes du genre tels que Super Mario mais voyez-y plutôt une nouvelle itération de cette relecture du jeu de plateforme telle que nous l’avons vue émerger dans les années 2000 et 2010. Bien vite finalement, le parallèle avec Limbo et Inside saute aux yeux, et pour cause : il s’agit des deux grandes œuvres de Playdead, le studio précédemment dirigé par Dino Patti ! La filiation se construit rapidement, le game design semblant emprunter autant à l’un qu’à l’autre tandis que la patte graphique résonne énormément comme un écho vibrant à Inside tout particulièrement.
Au-delà de ces liens presque évidents finalement, on observera dans le trailer de Somerville un ton qui ne sera pas sans rappeler d’autres grandes œuvres comme je le disais juste avant. J’ai par exemple le sentiment que cette aventure « familiale » post-apo ne sera pas sans évoquer les parcours du combattant qu’auront mené des personnages comme Ellie et Joel dans The Last of Us ou Clementine et Lee dans la première saison de The Walking Dead. Bien qu’évoluant dans un genre assez différent, Somerville semble prendre le parti de mettre en scène une histoire globalement similaire dans les intentions, privilégiant peut-être même la narration au gameplay mais dans tous les cas avec une emphase à prévoir sur les personnages et les drames qui vont très certainement se nouer sur le chemin. Présenté comme cela, l’idée semble convenue mais la bande annonce que nous avons découverte le week-end dernier laisse imaginer une exécution exemplaire, ce qui constitue déjà une bien belle promesse.

Somerville sera disponible en 2022 sur PC, Xbox One et Xbox Series X|S.

Trek to Yomi

C’est cette fois-ci chez Devolver que je vais aller piocher ce qui sera le dernier titre de cette sélection post-E3. Au cours d’un show aussi délirant et brillamment mis en scène qu’à l’accoutumée, l’éditeur et développeur a de manière toujours aussi irrévérencieuse mis en avant bien des titres qui méritent un coup d’œil : Death’s DoorInscryptionWizard With a Gun… Mais celui qui aura le plus retenu mon attention fut Trek to Yomi.
Développé par Flying Wild Hog, le studio derrière la trilogie en cours Shadow Warrior, ce titre inédit annonce la couleur d’entrée de jeu si je puis dire. Tout en noir et blanc, Trek to Yomi nous fera incarner un homme contraint de prendre son katana pour obtenir vengeance dans le Japon féodal. Tout ceci n’est évidemment pas sans évoquer le succès qu’a obtenu Ghost of Tsushima l’an dernier, lequel apportait un pitch de base relativement similaire et jouait également sur les codes cinématographiques japonais et en particulier des œuvres d’Akira Kurosawa. Ce sont, semble-t-il, les mêmes intentions ou presque qui vont guider le parcours dans Trek to Yomi, lequel adoptera cependant une forme différente. Là où Tsushima était un jeu d’action-aventure en monde ouvert, ce titre-ci se présentera comme un soft en 2D vu de côté et saupoudré d’une dimension hack’n’slash dont on attendra quand même de voir le dynamisme in game. Du reste, et alors que Flying Wild Hog continue de travailler sur un Shadow Warrior 3 bien discret en dépit d’un nouveau trailer de gameplay (particulièrement court), Trek to Yomi aura su s’imposer comme une attente forte pour l’année 2022.

Trek to Yomi est annoncé sur PC, PS4/5, Xbox One/Series X|S pour 2022.

Mentions spéciales

On les avait déjà vu plusieurs fois, ce n’étaient plus des surprises, ils sont revenus parfois sans trop en dire ou encore ce ne sont pas des jeux que je glisse parmi mes priorités… Il y a bien des cas qui font qu’un titre peut se retrouver cantonné aux mentions spéciales de cet article mais, dans tous les cas, les voici !

Elden Ring (PC, PS4/5, Xbox One/Series X|S, 21 Janvier 2022)

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Halo Infinite (PC, Xbox One, Xbox Series X|S, 2021)

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The Legend of Zelda – Breath of the Wild 2 (titre provisoire, Switch, 2022)

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Mario+The Lapins Crétins – Sparks of Hope (Switch, 2022)

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OlliOlli World (PC, Switch, PS4/5, Xbox One/Series X|S, 2021)

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Starfield (PC, Xbox Series X|S, 11 Novembre 2022)

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Sifu (PC, PS4/5, 2021)

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Tunic (PC, Xbox One/Series X|S, TBA)

Une réflexion sur “E3 2021 : l’heure du tri

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